Damien et Sibylle Véron sont rentrés vendredi 17 mai de Nikko, au Japon, où leur soeur Tiphaine a disparu en juillet dernier. Ils y étaient accompagnés d’une équipe de Moutain Medic Events(*). Retour sur cette expédition avec Damien Véron.
Dans quel état d’esprit revenez-vous de Nikko ?
« Nous sommes à la fois soulagés et déçus. Revenir sans elle et sans traces d’elle, c’est dur. Mais qu’il n’y en ait pas dans la rivière a quelque chose de rassurant. Avec Sybille, nous pensons de plus en plus que Tiphaine a fait une mauvaise rencontre et nous espérons qu’elle est retenue quelque part, en vie. »
C’était votre quatrième voyage à Nikko. Quelle est la plus-value apportée par Moutain Medic Events ?
« Ils ont apporté une vraie expertise de spécialistes. Les zones qu’ils avaient ciblées avant leur départ se sont avérées importantes, ils ont pu fouiller les vingt kilomètres de la Daiya River dans son intégralité et, en aval, la Kinu River. Nous y étions au bon moment, les cours d’eau étaient très bas et la végétation en phase de reprise, ce qui permettait d’avoir une bonne visibilité sur la berge. »
Qu’avez-vous trouvé sur place ?
« Nous avons retrouvé beaucoup d’objets, des tissus et des chaussures notamment, que nous avons ramenés à ma mère afin qu’elle puisse les identifier à partir de la valise de Tiphaine et des vêtements qu’elle portait en sortant de l’hôtel et que nous connaissons grâce à la photo d’un touriste. A priori, rien ne lui appartient. »
Quels soutiens avez-vous reçu ?
« Nous recevons depuis le début un soutien très important de l’ambassadeur, toujours à nos côtés. La communauté française sur place est aussi très active, ainsi que des habitants de Nikko et de la ville voisine d’Utsunomiya, capitale de la préfecture de Tochigi. Certains ont même participé aux recherches les deux derniers jours. Les médias japonais aussi nous ont suivis, et même un gros programme de Fuji TV. Ils se sentent concernés et sont mobilisés. Ainsi les gens restent vigilants et peut-être que quelqu’un va se souvenir d’un détail ou apercevoir quelque chose. Il faut faire en sorte que les gens n’oublient pas. »
Comment réagit la police locale ?
« Les policiers locaux sont de bonne volonté, mais ils ne nous ont pas aidés. Au Japon, il n’existe pas de partie civile. Tant qu’il n’y a pas d’indices, il n’y a pas de recherches. Nous leur avions demandé un survol de la zone en hélicoptère, car il est plus simple, du ciel, de repérer des amas de terre en aval de la rivière. Mais ils ne l’ont pas fait. Aujourd’hui, ce que nous attendons d’eux, c’est qu’ils mènent des recherches sur le terrain avec des chiens, avant l’été et la période de fortes précipitations. Ils s’y sont engagés oralement, en présence de l’ambassadeur. »
Quelle sera la suite donnée à ces recherches ?
« Notre prochain espoir est que la police française travaille avec la police de Nikko, avant la fin de l’année... Nous espérons également toujours récupérer les données de géolocalisation du portable de Tiphaine qui, si nous avons bien compris, ont été conservées. Cela nous permettrait d’envisager une nouvelle expédition sur un secteur beaucoup plus retreint car il y a des milliers de m2 à ratisser, ce qui revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. »
Photo DR