Aladdin, relecture sans génie

Les studios Disney poursuivent leur série d’adaptation en « live action » de leurs « classiques » d’animation. Après La Belle et la Bête et plus récemment Dumbo (lire le n°440), c’est aujourd’hui au tour d’Aladdin de revenir sur grand écran.

Steve Henot

Le7.info

C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures recettes, paraît-il. Les studios Disney semblent l’avoir bien compris et c’est pourquoi ils se sont lancés, ces dernières années, dans l’adaptation de leurs anciennes gloires animées sous la forme de films en prises de vues réelles (avec des acteurs, en chair et en os). Et avec plus ou moins de bonheur.

Quelques mois seulement après le Dumbo, revu par Tim Burton, c’est au tour d’Aladdin de sortir du placard à souvenirs de l’oncle Walt. Devant la caméra du très éclectique Guy Ritchie (Snatch, Sherlock Holmes), ce nouveau film « live action » suit toujours le périple d’un jeune orphelin d’Agrabah qui, pour séduire la jolie jeune fille du sultan, s’en remet au Génie de la lampe, capable d’exaucer tous ses désirs. 2019 oblige, après le scandale Harvey Weinstein, Jasmine prend ici plus d’épaisseur dans le récit avec un message fort sur l’émancipation des femmes. Et une nouvelle chanson au refrain sans équivoque (« On ne peut m'empêcher de parler ») qui devrait prendre la succession du non moins entêtant « Libérée, délivrée » (La Reine des Neiges) dans l’esprit des petites filles… Et de leurs parents !

Pour le reste, l’impression de déjà-venu est tenace. Ce remake s’écarte peu du fil narratif original et peine à ménager ses effets pour surprendre ou émouvoir. C’est d’autant plus regrettable que lorsqu’il s’échappe enfin de son illustre modèle, cet Aladdin « 2019 » parvient à faire mouche, par son esthétique et sa tonalité plus « urbaine », incarnées avec enthousiasme par un Will Smith volontaire (à défaut d’être génial). Si l’on fait fi des tics de réalisation du cinéaste britannique -ce fichu ralenti- et de quelques fautes de goût (numériques), on peut tout de même se laisser happer par cette fidèle relecture… Avant d’en sortir avec la furieuse envie de revoir le dessin animé de 1992.

Aventure de Guy Ritchie, avec Will Smith, Mena Massoud, Naomi Scott (2h09)

À lire aussi ...