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Delphine Batho : « Il faut agir plus vite »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : dimanche 26 mai 2019Députée des Deux-Sèvres et présidente de Génération Ecologie, Delphine Batho figure en 78e position de la liste Urgence Ecologie, sur laquelle l’élu municipal poitevin Frédéric Bouchareb apparaît à la 25e place. L’ancienne ministre de l’Ecologie prône un changement radical de politique à l’échelle européenne.
Delphine Batho, les derniers sondages créditent Europe Ecologie-Les Verts de 8,5% aux Européennes, Urgence écologie de 1,5%. Que vous inspirent ces intentions de vote ?
« Ce sont les citoyens qui font les élections, les sondages sont juste une indication. Beaucoup d’électeurs n’ont pas encore pris leur décision, l’électorat est très volatile. Voter Urgence écologie, c’est voter pour une écologie indépendante et dans les clous du rapport du Giec, qui prévoit hélas l’effondrement de la biodiversité. Nous ne sommes pas une liste partisane, nous sommes une liste qui défend des causes, à l’image de l’appel de Greta Thunberg. Urgence écologie porte la voix de la jeunesse, des animaux, des abeilles… »
N’aurait-il pas été plus judicieux de faire cause commune avec EELV ? Qu’est-ce qui vous différencie sur le fond ?
« L’écologie ne doit pas s’inscrire dans des clivages partisans. Tous les partis du système actuel sont coresponsables de la situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons. Il y a beaucoup d’affichage, mais on ne change pas le modèle économique dominant. On peut évidemment avoir des combats communs avec EELV, mais il y a une vraie différence. On n’a pas le temps de prendre quinze ans pour sortir des pesticides ! Il faut agir plus vite, d’où les mesures radicales que nous proposons. »
Vous avez été ministre de l’Ecologie entre 2012 et 2013. Vous assumez votre part de responsabilité ?
« J’ai cru qu’on arriverait à faire évoluer les anciens partis politiques pour qu’ils deviennent sérieusement écologiques. J’ai été limogé, Nicolas Hulot a démissionné, ce qui prouve bien qu’on ne peut pas avancer dans le système actuel. Avec Urgence écologie, nous préconisons par exemple de séparer les institutions européennes des lobbies. »
« Favorables à une sécurité sociale écologique »
L’une des mesures de votre liste consiste à supprimer les liaisons aériennes sur les courtes distances. Donc à assécher le trafic de petits aéroports tels que Poitiers ?
« Il y a aujourd’hui seize allers quotidiens Paris-Marseille et dix-neuf retours. C’est déraisonnable, sauf à vouloir un monde dans lequel les températures augmentent de 3, 4, voire 5 degrés. A ce rythme, nos territoires vont devenir invivables. Nous préconisons le train, ce qui veut dire une taxe sur le kérosène et des prix de billets moins élevés. »
Le mouvement des Gilets jaunes est parti de la hausse de la taxe sur les carburants. Les impératifs de pouvoir d’achat et d’écologie sont-ils conciliables ?
« Nous connaissons depuis des années les conditions de la réussite d’une telle augmentation. Il faut absolument mettre en place des compensations pour les gens qui vivent en milieu rural et ne peuvent pas faire autrement que de se déplacer en voiture. Il faut également que le produit de ces taxes serve à 100% à la transition écologique. Nous sommes favorables à la création d’une sécurité sociale écologique. »
Ségolène Royal s’est prononcée en faveur de la liste Renaissance porté par La République en Marche. Etes-vous surprise ?
« Pas du tout, elle travaille pour le gouvernement comme ambassadrice des pôles. Et puis vous savez, Ségolène Royal va au gré des vents… »
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