Hier
Le dépistage dans l’incertitude
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 17 mai 2019Le Programme national de dépistage du cancer colorectal pourrait être momentanément suspendu à cause d’une pénurie de tests. En cause : une procédure judiciaire.
Qui l’eut cru ? Les tests de dépistage du cancer colorectal sont à la veille d’une rupture de stock en France. Or, la raison n’en est pas médicale mais... purement judiciaire ! Ni la pertinence du Programme national de dépistage organisé du cancer colorectal (qui offre une prise en charge à 100%), ni le test Hemoccult qui prévaut depuis 2015 ne sont remis en cause.
Le blocage est ailleurs. Pour résumer, le marché triennal que la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a passé avec la société Daklapack pour l’approvisionnement en tests a pris fin en 2018. A l’issue du nouvel appel d’offres, trois des candidats déboutés ont déposé un recours auprès du juge des référés du tribunal administratif de Paris, qui a invalidé, le 2 avril dernier, le nouveau marché.
« Nous avions anticipé la période de transition et fait des stocks pour le premier trimestre, explique le Dr Caroline Tournoux-Facon, médecin du site de la Vienne du Centre régional de coordination de dépistage des cancers (CRCDC). Mais à l’heure actuelle, nous n’en avons quasiment plus -environ 1 500 en Nouvelle-Aquitaine- et nous recevons de plus en plus d’appels de médecins généralistes dans la même situation. »
La lecture des tests encore disponibles, confiée au laboratoire Cerba, en région parisienne, court jusqu’au 18 juin. Et après, que se passera-t-il ? Un nouvel appel d’offres reporterait les commandes à plusieurs mois. La Caisse nationale d’assurance maladie, qui a introduit un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat, a déclaré vendredi avoir pris une mesure d'urgence. Elle a conclu un marché transitoire de fourniture de kits de dépistage. L'approvisonnement devrait donc reprendre le 21 juin, pour six mois.
Un tiers de réponses
De son côté,le CRCDC a logiquement suspendu, début mai, l’envoi des invitations qu’il adresse systématiquement, tous les deux ans, aux femmes et hommes de 50 à 74 ans, pour les inviter au dépistage.
En Nouvelle-Aquitaine, 25 000 tests sont réalisés par mois, soit 300 000 par an pour un million de personnes invitées. « 4% des tests se révèlent positifs, que ce soit au niveau national comme au niveau de la Nouvelle-Aquitaine. » Le dépistage, encouragé par le test Hemoccult, « plus fiable, performant et facile à réaliser que le précédent test d’immunologie »,permet non seulement de réduire la mortalité liée au cancer du côlon, grâce à une prise en charge précoce de la maladie, mais il influe également sur le nombre de nouveaux cas. « Le test permet de détecter du sang dans les selles, sang qui peut avoir plusieurs origines : des hémorroïdes, une fissure anale ou encore des polypes adénomateux, susceptibles de se transformer en tumeur s’ils ne sont pas enlevés à temps. »
À lire aussi ...
Hier
Indispensables fêtes d’école
Evénements phares du calendrier scolaire, les fêtes d’école et kermesses se perpétuent dans la Vienne, notamment sous l’impulsion des associations de parents d’élèves.
mardi 02 juillet
Tourisme : les influenceurs à leur place
Les influenceurs inondent les réseaux sociaux de publications sur des lieux touristiques, destinations de vacances ou encore hébergements insolites. Avec des résultats parfois aléatoires. L’office de tourisme de Grand Poitiers leur préfère... la presse.