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Maisons de services : elles existent déjà !
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : samedi 18 mai 2019Le Président de la République a annoncé fin avril la création de Maisons France services qui ne sont pas sans rappeler les Maisons de services au public mises en place depuis 2015. Dans la Vienne, elles sont diversement fréquentées.
Couhé, 7, place de la Marne. A cette adresse, le bâtiment porte l’enseigne de La Poste. Ni plus ni moins. Bien malin qui peut savoir, au premier coup d’œil, que l’agence postale abrite également une Maison des services au public (MSAP). Quésaco ? Un guichet d’accueil polyvalent où les usagers ont, entre autres, un accès numérique gratuit aux administrations publiques et organismes privés, tels que la Caisse d’allocations familiales, Pôle Emploi, Vitalis, la SNCF, Enedis, EDF... Et où ils bénéficient d’un accompagnement, de conseils et d’explications. Toute ressemblance avec les Maisons France services, dont le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé la création le 25 avril dernier, serait fortuite... Ou tout au moins requiert des explicitations que les services de l’Etat, en période de réserve électorale, ne peuvent fournir actuellement.
Le paradoxe ville-campagne
En vertu de la loi NOTRe (2015), 1 339 MSAP ont déjà été créées en France, dont 500 accueillies par La Poste. La Vienne en compte neuf (*), plus ou moins fréquentées. « Soit les gens savent se débrouiller tout seuls, soit on les guide. Les services les plus regardés sont Pôle Emploi, la Caisse d’allocations familiales et tout ce qui a trait aux téléprocédures (cartes d'identité, passeports, etc.), souligne l’agente du guichet postal de Couhé. Nous recevons en moyenne trois personnes par jour pour la MSAP. » Le chiffre est moindre à Vendeuvre-du-Poitou mais bien au-delà auPoint information médiation multi-services (PIMMS) de Poitiers, qui jouit d’une plus grande visibilité.
Installé dans le quartier de Saint-Eloi, le PIMMS cohabite avec des voisins très fréquentés comme la médiathèque ou la maison de quartier. Selon la coordinatrice Audrey Veillet, les quatre employées accueillent « entre 20 et 30 personnes par jour » et la fréquentation ne faiblit pas. « En 2014, le PIMMS n’accueillait quasiment que des personnes résidant dans le quartier et plus largement à Poitiers. Aujourd’hui, les personnes viennent de tout Grand Poitiers. » Un paradoxe lorsque l’on sait que la vocation première des MSAP est de répondre aux besoins d’usagers éloignés des services publics ou privés, notamment dans les zones rurales... Dans cette optique, par exemple, une MSAP itinérante a été mise en place dans l’Aisne. Il appartient à chaque territoire de trouver une solution adaptée à ses spécificités.
Pas moins de 337 nouvelles MSAP sont encore en projet en France. Dans ce maillage pré-existant, quelle sera la place des Maisons France services ? A moins qu’il s’agisse, derrière l’effet d’annonce, d’un simple changement de nom...
(*) Availles-Limouzine, Couhé, Les Trois-Moutiers, Lusignan, Moncontour, Monts-sur-Guesnes, Chauvigny, Poitiers, Vendeuvre-du-Poitou.
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