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A partir de la rentrée, les lycéens devront choisir des spécialités d’enseignement dès la seconde. Le Centre national d’enseignement à distance (Cned) dispensera aux élèves des options qui ne seraient pas proposées dans leur établissement.
La réforme du bac à la sauce Jean-Michel Blanquer ne fait pas que des heureux, c’est le moins qu’on puisse écrire. L’une des critiques adressées au ministre de l’Education nationale porte sur la supposée inégalité des territoires. Tous les lycées d’enseignement général ne proposeront pas l’intégralité des spécialités imaginées pour remplacer les filières L, ES et S. Dans sa volonté d’être un « accélérateur de la transformation numérique », le Cned a conclu un accord avec son autorité de tutelle de la rue de Grenelle, dans le cadre de son contrat d'objectifs et de performance 2019-2022. En l’occurrence, le numéro un européen de l’enseignement à distance pourra être sollicité par n’importe quel lycéen qui souhaiterait choisir une option non proposée dans son bahut.
« Sauf pour sciences de l’ingénieur, agronomie-biologie, arts du cirque ou danse, avance Michel Reverchon-Billot, directeur général du Cned, sachant que 90% des lycées proposeront au minimum sept spécialités. »On voit d’ici la levée de boucliers des détracteurs de la réforme du bac. Mais en réalité, le Cned propose déjà depuis de nombreuses années des cours de langues rares aux lycéens français. « Et puis, il faut aussi savoir que près d’un millier d’étudiants ont choisi l’an dernier de suivre un BTS par cette modalité d’apprentissage à distance… »
« Pas à la veille de remplacer les profs »
Michel Reverchon-Billot le reconnaît toutefois, si l’e-learning permet de « travailler des compétences numériques, d’autonomie et d’organisation », la méthode « ne s’adapte pas à tous les profils ». « Il faut être solide pour faire de l’enseignement 100% à distance. La grande difficulté, c’est le décrochage. Ce qui me fait dire qu’on n’est pas à la veille de remplacer les profs ! » Le Cned, dont le siège national se situe à Chasseneuil, multiplie cependant les incursions dans les établissements du secondaire. Depuis quelques semaines, le compagnon numérique Jules vient épauler les collégiens qui bénéficient du dispositif Devoirs faits. Ils peuvent lui poser toutes les questions qui leur passent par la tête.
Au-delà, le Cned expérimente un autre dispositif de remplacement des profs absents moins de quinze jours, dans l’académie Auvergne-Rhône-Alpes. Il concerne les maths et le français et se présente sous la forme d’une plateforme en ligne qui dispense des cours de 50 minutes. Lesquels sont « déclenchés par un assistant d’éducation formé ». A son retour, l’enseignant peut accéder aux rapports des activités réalisées par sa classe. L’« établissement augmenté » est en marche.
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