Des experts sur les traces de Tiphaine

Neuf mois après la disparition de Tiphaine Véron, l’enquête pour retrouver la jeune Pictave se poursuit. Son frère Damien et sa sœur Sybille se préparent à repartir au Japon aux côtés de spécialistes du secours en secteur isolé.

Claire Brugier - @KlairBrug

Le7.info

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Enfin ! » La famille de Tiphaine Véron, la jeune Poitevine de 36 ans disparue au Japon depuis le 29 juillet, attendait depuis des mois cette rencontre avec Anne Etienne. La juge d’instruction de Poitiers a reçu les parents, les deux frères et la sœur de la disparue mi-avril, sans malheureusement pouvoir leur apporter d’éléments concrets. Mais « il était important pour nous de la voir physiquement », confie Damien Véron. 

L’enquête sur place, confiée à la police de la préfecture de Tochigi, suit des chemins qui peuvent parfois sembler tortueux aux yeux d’Occidentaux, plus familiers de la procédure judiciaire française. Entre autres, le portable de Tiphaine n’a toujours pas été géolocalisé. « Il existe une vraie collaboration entre la France et le Japon, mais le dialogue n’est pas direct »,constate Damien Véron. Il s’apprête, du 7 au 17 mai, à repartir à Nikko avec sa sœur Sibylle, avant la période des typhons qui risquent d’effacer tout indice. « Nous nous refusons à imaginer le pire. »

« Plus de préparation et de logistique »

Afin d’« éliminer une piste »,ils se sont adjoint, à leurs frais (environ 15 000€), l’aide technique d’une équipe de Moutain Medic Events, une société haut-savoyarde spécialisée dans le secours en montagne et la médicalisation en secteur isolé. Son responsable Rémi Devidal ne s’en cache pas : « Nous effectuons la plupart de nos interventions en Haute-Savoie, dans la vallée du Giffre, du côté de Samoëns... Ou parfois dans le Massif central, le Haut-Atlas... »Le Japon, ce sera une première qui requiert «  plus de préparation et de logistique ».

Deux zones de recherche

L’effectif de Moutain Médic Events sera composée de six secouristes, dont un maître-chien et un infirmier qui s’occupera « des arrières, de gérer les relations avec les autorités locales et les bobos du quotidien ».

L’équipe a sélectionné deux zones de recherche jusqu’à présent non explorées par la police nipponne, « une plutôt boisée et humide, en rivière, et la seconde en montagne, sur un terrain escarpé qui a tendance à se déliter et aboutit dans la rivière ». Toutefois, convient Rémi Devidal, « il est difficile de travailler simplement à partir de la cartographie. En fonction de l’avancée des recherches et de ce que l’on trouvera sur le terrain, nous pourrons nous réorganiser vers des zones non définies auparavant. » 

Afin de parer à toutes les situations, les secouristes ont prévu près de 200kg de matériel : de montagne (une centaine de mètres de cordes, des baudriers, des perforateurs pour un ancrage dans la roche...), de canyoning, d’avalanche (notamment des sondes), de radiocommunication, mais aussi des hydrospeeds « pour se déplacer rapidement en rivière ». Sans oublier une trousse à pharmacie bien garnie. Les membres de l’expédition seront logés dans une maison gracieusement mise à disposition par l’ambassadeur Laurent Pic. Une façon de limiter les frais, conséquents, supportés par la famille depuis la disparition de Tiphaine.

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