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Passé sous pavillon suédois en 2017, l’usine Radiante de Châtellerault se porte comme un charme. Plus de deux millions de bas, de collants et de chaussettes de contention sortent de ses murs tous les ans. Et le recrutement d’une quinzaine de salariés est en cours.
Qui a dit que l’industrie broyait du noir ? Dans le Nord-Vienne, au-delà des Fonderies dont le sort sera scellé la semaine prochaine, beaucoup d’entreprises doivent gérer une crise de croissance. Radiante-Essity(*), sise zone industrielle nord de Châtelle- rault, fait partie des PME dont l’activité se porte bien voire « très bien ». Frédéric Cros, le directeur du site de conception et fabrication de bas, chaussettes et collants de compression -deux millions de paires par an- a le sourire. Non seulement le dirigeant est obligé de pousser les murs, en témoigne cette extension de 600m2 de la partie logistique, mais en plus il recrute. Une quinzaine de nouveaux collaborateurs de- vraient rejoindre les 200 déjà opérationnels.
Un demi-siècle après son implantation à Châtellerault, l’entreprise file donc un bon coton avec ses marques références Radiance et Jobst. « Nous vendons l’essentiel de nos produits sur prescription médicale, la caisse d’assurance maladie les rembourse intégralement », poursuit le directeur. Avec 5 200 références en catalogue, plusieurs niveaux de compres- sion en fonction des pathologies, un savoir-faire unique breveté, Radiante-Essity capte aujourd’hui 13% du marché français. Avec un doublement de la production entre 2008 et 2019. Sa part du gâteau devrait aller crescendo eu égard aux investissements consentis. Quatre nouvelles machines à commande numérique seront ainsi installés d’ici juin.
« Trouver du personnel formé »
Reste que cette crise de crois- sance nécessite un environ- nement porteur. Et là-dessus, comme d’autres, Frédéric Cros reconnaît qu’il est « difficile de trouver du personnel formé dans le Châtelleraudais ». Radiante-Essity saisit donc toutes les occasions pour faire parler d’elle, y compris ouvrir ses portes aux médias et élus. L’usine renvoie l’image d’une mécanique très bien huilée. Du guipage à l’expédition, en passant par le tricotage, la tein- ture, la couture et l’emballage, tout est automatisé. « Notre engagement, c’est que chaque produit commandé avant 15h soit réceptionné le lendemain par le pharmacien », assure le directeur logistique.
Quand on sait qu’une femme sur deux et qu’un homme sur quatre sont des utilisateurs en puissance des bas de com- pression, on imagine d’ici le potentiel de l’entreprise châtelleraudaise. Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas forcément souffrir d’affections (œdèmes, maladies lympha- tiques, varicosités...) pour en porter. Et puis, le bas très kitsch de nos grands-mères a laissé place à des modèles beaucoup plus seyants !
(*)Géant mondial de l’hygiène et de santé, le groupe Essity pèse 47 000 salariés dans le monde et 11Md€ de chiffre d’affaires, dont 1Md€ en France. Tork, Lotus, Nana, Demak Up... battent pavillon suédois. Dans l’Hexagone, Essity compte trois usines au Mans, à Vibraye et à Châtellerault.
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lundi 23 décembre