Tanguy, le triste retour

Seize ans après avoir quitté ses parents, Tanguy rentre au bercail après que sa femme l'ait subitement quitté. Et il ne revient pas seul... Ou l'exemple même de la suite qu'il aurait mieux valu ne pas envisager.

Steve Henot

Le7.info

Edith et Paul coulent des jours heureux, entre parties de golf, restaus entre copains et soirées Netflix. Mais un beau soir, le couple de retraités reçoit la visite inopinée de leur fils Tanguy, seize ans après qu’il ait enfin quitté le nid. Accompagné de sa fille, ce dernier apparaît dévasté par sa séparation d’avec sa femme. Ses parents se mettent alors à ses petits soins pour lui redonner goût à la vie… Avant de réaliser que leur rejeton profite à nouveau de la situation.

En 2001, le succès de Tanguy -plus de 4 millions d’entrées- a permis de mettre un (pré)nom sur ces adultes qui se plaisent à rester vivre chez leurs parents. Dix-huit ans après, la comédie à la fois tendre et cinglante d'Etienne Chatiliez continue d'incarner ce phénomène de société. Plus qu’elle n’a véritablement révolutionné le genre, soyons honnêtes. La recette est la même dans sa suite et force est de constater qu’elle sent vite le réchauffé. Rythme plan-plan, mise en scène d'un autre temps, direction d'acteurs absente... Et que dire du scénario, plus bête et méchant que drôle et grinçant, qui cumule les personnages secondaires sans intérêt et les pires clichés ! Même lorsque le rapport de dépendance s'inverse entre Tanguy et ses parents et que l'on entrevoit enfin une issue intéressante pour le film, Etienne Chatiliez rend les armes. Plus égoïstes que jamais, les parents finiront par vieillir aigris, aveuglés par leur idéal de retraite exclusive et sereine, incapables de partager le bonheur de leur fils et de sa famille ni de les aimer pour ce qu'ils sont. Misère, mais quelle tristesse ! Vous avez dit « comédie » ?

Comédie d’Etienne Chatiliez, avec André Dussolier, Sabine Azéma, Eric Berger (1h33).

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