Hier
Objets de fascination depuis des millénaires, les pyramides égyptiennes sont au cœur d’une nouvelle exposition présentée à partir d'aujourd'hui à l’Espace Mendès-France de Poitiers. L’occasion de briser quelques idées reçues sur leur construction.
Khéops. Ce pharaon a donné son nom à la plus grande pyramide d’Egypte. 137 mètres
de haut, 230 mètres de côté, elle est située sur le plateau de Gizeh, près du Caire. Sa base s’étend sur près de 5 hectares, 2 millions de blocs ont été nécessaires à son élévation vers le ciel. Ces chiffres sont d’autant plus hallucinants que la méthode de construction des pyramides demeure aujourd’hui encore un mystère. « Nous savons que les pierres ont été extraites à proximité du site car nous avons retrouvé des traces du chantier. Mais pour le reste, rien n’est sûr », admet Philippe Mainterot, maître de conférences en histoire de l’art et en archéologie antique à l’université de Poitiers. Il cite un « système de rampes » qui aurait permis aux ouvriers d’accéder progressivement aux niveaux supérieurs. Mais là encore, les théories s’opposent : latérale, frontale, hélicoïdale, en zigzag... L’enquête continue.
Malédictions
Tous ces mystères et l’aspect surhumain de leur conception ont entretenu au fil des siècles
de nombreux fantasmes autour des pyramides. La plus excentrique reste la théorie d’une intervention extraterrestre. Aucune dalle ne se dérobe sous les pas des profanateurs ou ne déclenche un mécanisme sophistiqué visant à assassiner les visiteurs à coup de fléchettes empoisonnées. « Il existait un système anti-intrusion qui se résumait à des blocs de pierres massives obstruant les couloirs, reprend l’égyptologue. De vrais textes évoquent des malédictions à l’égard des profanateurs, mais elles n’ont jamais été mises à exécution. »
Une chose est certaine, en revanche, les milliers d’ouvriers qui ont participé aux chantiers n’ont jamais été les esclaves dépeints par le cinéma. « C’était des Egyptiens réquisitionnés pendant les périodes de crue du Nil, alors que les terres n’étaient plus cultivables, indique Philippe Mainterot. Ils étaient payés en nature et certainement même fiers pour la plupart de travailler pour le roi. » Les traces d’une quarantaine de pyramides, plus ou moins bien conservées, ont été retrouvées à ce jour. Du 12 avril au 5 janvier, l’Espace Mendès-France consacre une exposition(*) à la plus grande d’entre elle, Khéops, édifiée il y a plus de 4 500 ans. Philippe Mainterot et son laboratoire poitevin Hellenisation et romanisation dans le monde antique (Herma) font la lumière sur le contexte historique de sa construction. A voir absolument.
(*)Visite accompagnée pendant les heures d’ouverture. Tarifs : de 3 à 5,5€.
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lundi 23 décembre