Hier
Un à un, les amis du petit Corentin quittent l’école du quartier pour l’institution catholique. Au nom de leurs principes, ses parents se refusent à en faire de même. Mais les événements à venir vont ébranler leurs certitudes… Une chronique drôle et tendre sur le bien vivre ensemble en banlieue.
Voilà cinq ans que Sofia, Paul et leurs deux enfants ont emménagé dans la maison de leurs rêves, dans la banlieue de Bagnolet. Corentin, le petit dernier, est bien intégré dans l’école primaire du quartier. Mais la donne change le jour où ses amis quittent un à un l’établissement pour aller à l’école privée, jugée moins problématique par leurs parents. D’abord réticents à suivre le pas, Sofia et Paul vont peu à peu envisager cette possibilité face à l’isolement de plus en plus important de leur fils, dans la cour de récré. Et voir leurs valeurs et leur couple mis à rude épreuve.
Comme il l’avait fait dans Le Nom des Gens en 2010, Michel Leclerc s’attaque à nouveau aux grandes divisions de notre société contemporaine. Dans La Lutte des classes, il n’est plus tant question de l’alignement politique des uns et des autres que de leur religion : chrétiens, juifs, musulmans et même athées peuvent-ils encore se comprendre, dialoguer et vivre ensemble ? Premier lieu de mixité de la cité, l’école était l'endroit idéal pour aborder ces questionnements moraux et sociétaux. Au-delà de l’opposition public-privé, évidente, le film déconstruit avec humour et tendresse les certitudes, préjugés et a priori bien établis de chaque communauté à l’écran. A commencer par le couple composé par Leïla Bekhti et Edouard Baer, très touchants en parents tiraillés entre l’épanouissement de leur rejeton et leurs propres principes. Bien qu’un peu fourre-tout, ce portrait lucide, jamais angélique de la vie en banlieue ne donne pas de solutions et encore moins de leçons -ce n’est pas son ambition- prône une bienveillance et un respect simples et sans condition. Et alerte, en filigrane, sur le délitement des écoles de quartier. Plus subtil qu’il n’y paraît, La Lutte des classes est un joli plaidoyer pour l’éducation et la tolérance.
Comédie de Michel Leclerc, avec Leïla Bekhti, Edouard Baer, Ramzy Bedia (1h43).
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