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Stephen Delcourt, 33 ans. Directeur de groupe d’agences au sein de la Banque populaire Val de France, dans la Vienne, et manager bénévole de l’équipe féminine de cyclisme FDJ Nouvelle-Aquitaine. Développeur dans l’âme et fan invétéré du FC Barcelone, le club de ses racines.
La parole est assurée, le ton posé, les éléments de langage très marqués. Même lorsqu’il s’agit de parler de lui, Stephen Delcourt paraît s’exprimer avec une détermination sereine, comme s’il cherchait à convaincre son interlocuteur, tout en cherchant à le mettre perpétuellement en confiance. Déformation professionnelle ? Il y a sans doute un peu de cela chez le jeune directeur d’agences -trois dans le Nord-Vienne- au sein de la Banque populaire. S’il dit « prendre plus de temps à écouter (ses) collaborateurs qu’à parler », l’homme de 33 ans sait aussi ajuster son discours pour « tirer tout le monde vers le haut, sans distinction ». Même méthode, même maîtrise avec l’équipe féminine de cyclisme FDJ Nouvelle-Aquitaine, dont il est le manager depuis 2013. « Mon devoir est le même au sein de ces deux structures : je dois atteindre mes objectifs commerciaux et l’accomplissement des personnes. »
Issu d’une famille de cyclistes -du grand-père au père, en passant par le grand frère- Stephen a, dit-il, « toujours baigné dans le vélo ». Aussi loin qu’il s’en souvienne, « tous (leurs) week-ends tournaient autour du sport ». Le natif de Tours signe sa toute première licence à l’âge de 6 ans, part en sport études à 15 ans, avant d’intégrer le Cycle poitevin à 21 ans, avec lequel il évolue en Elite. « J’étais un bon coureur, mais pas un champion. Je n’ai jamais espéré devenir pro, car j’ai très vite senti que je n’en avais pas les moyens. »
C’est à Poitiers qu’il rencontre sa future femme, Emmanuelle Merlot, alors cycliste professionnelle au sein de l’équipe Vienne Futuroscope. Diplômé de comptabilité, Stephen intègre son staff en 2012, comme trésorier. « C’est là que j’ai pris goût au sport féminin. En voyant tout ce que ma femme mettait en place pour développer sa discipline, je me suis dit que je devais l’aider. » Il se met alors en quête de partenaires techniques, double le budget de l’équipe… Passé manager par la suite, il parvient à faire signer la Française des Jeux (FDJ) comme sponsor, en 2017. Une fierté personnelle. « Je me suis prouvé à moi-même que je pouvais attirer un sponsor national. »
Socio du Barça
Au milieu des femmes de son équipe, comme dans son travail, Stephen se sent à l’aise. « Avec elles, les relations sont souvent plus sincères », apprécie-t-il. Nulle question de féminisme ici, lui aspire plutôt à une égalité simple, parfaite entre les sexes. « Cela fait des années que les femmes sont fortes. Aujourd’hui, c’est à nous, les hommes, de changer notre regard sur elles, d’avoir un regard mixte. Je ne veux pas que ma fille ait moins le droit que mon fils de faire le sport ou le métier qu’elle souhaite. Il ne faut jamais oublier que chaque homme est le fils de sa mère. » Son modèle est d’ailleurs une figure féminine. La plus proche. « La personne qui me fascine le plus, mon exemple, c’est ma femme : elle ne se plaint jamais, assume ses responsabilités de chef d’entreprise (elle est à la tête de la SAS Merlot à Châtellerault, ndlr) elle est très positive, prend du temps pour elle, fait de la peinture avec les enfants… Je l’admire ! »
« Des années que les femmes sont fortes »
Bénévole, l’activité de manager sportif n’en demeure pas moins très prenante pour Stephen. Il s’y consacre jusqu’à tard le soir, après chaque journée de boulot. Et plus encore. « Je prends deux tiers de mes vacances pour l’équipe, confie celui qui, pourtant, prône la déconnexion à ses collaborateurs. Ce n’est pas un rythme normal, mais je n’ai pas l’impression de le subir. Je n’ai pas le temps de douter non plus. C’est un choix de vie, je suis libre. » Conscient aussi de passer à côté de certaines choses. « J’ai souvent l’impression d’être inculte. Autour de moi, au boulot, ça parle de cinéma, de séries TV… Je ne regarde rien de tout ça ! Tout le monde parle de Netflix, mais je ne sais même pas comment m’y abonner ! »
Cela fait partie de ses projets après le cyclisme : se remettre à la page. « J’ai envie, un jour, de me mettre à lire. Il y a une richesse intellectuelle toujours plus forte chez les gens qui lisent, avec une concentration très proche des sportifs. Ça me ferait du bien, je serais meilleur. » Le peu de temps qu’il lui reste, il le consacre à ses enfants, de 1 et 4 ans. Et au Barça, club de football auquel il voue une passion quasi viscérale, qui le rappelle à ses origines paternelles. « Il y a des télécommandes et des manettes de PlayStation qui ont volé en éclats, confesse-t-il, dans un franc sourire. C’est l’orgueil catalan. Chez nous, on est socio de père en fils. »
Volontiers « développeur » dans l’âme, Stephen marche aux objectifs, dans tout ce qu’il entreprend. Mu par la volonté de toujours grandir, d’innover. Mais jamais seul. « Pour réussir, il faudra coopérer. Tous les économistes le disent, assure celui qui s’épanouit dans le management. Et le collectif a encore plus de sens dans le monde digital d’aujourd’hui. » Insatiable passionné, il vient d’accepter une nouvelle mission, qui a d’autant plus de sens pour un amateur de sport comme lui : il est désormais ambassadeur des Jeux de Paris 2024 auprès du groupe BPCE, avec la volonté de porter haut les valeurs de l’olympisme, sur tout le territoire.
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