L’industrie en lettres capitales 

Grand Châtellerault fait partie des trois sites pilotes en Nouvelle-Aquitaine du nouveau dispositif Territoires d’industrie. Le premier semestre sera consacré à une phase de diagnostic. Et après ? C’est flou… 

Arnault Varanne

Le7.info

Deuxième bassin industriel de Nouvelle-Aquitaine avec 40,5% de salariés dans ce secteur, l’agglomération de Châtellerault vit depuis plus de deux siècles au rythme de ses usines. De la fermeture de la Manufacture d’armes, à la fin des années 60, à la crise aigüe de 2008, la sous-préfecture de la Vienne a traversé des moments difficiles mais s’est toujours relevée. « Le territoire a une vraie capacité de rebond, c’est dans son ADN », estime le maire de Châtellerault Jean-Pierre Abelin. Nous sommes passés de 12% à 8,3% de taux de chômage en quatre à cinq ans… » L’élu n’ignore cependant rien des « fragilités »du bassin industriel, notamment l’hyper-dépendance à « de grands groupes dont les sièges ne sont pas là »ou à des clients uniques. 

Les difficultés dans lesquelles les fonderies d’Ingrandes se débattent actuellement illustrent ces fragilités. En lançant le dispositif Territoires d’industrie, avec 1,3Md€ à la clé, l’Etat entend justement inciter les agglos à réfléchir autour de quatre axes : recruter, attirer, innover et expérimenter. Le pilotage a été confié aux Régions. En Nouvelle-Aquitaine, trois « Territoires d’industries » ont été désignés, dont Grand Châtellerault. Et Alain Rousset a une idée précise de la manière dont les fonds devront être utilisés. « Dans l’industrie, on a un vrai problème car 80% des PME sont sous-traitantes de grands groupes, développe le patron de la Nouvelle-Aquitaine. Comment faire de la R&D, des produits innovants et les exporter avec 40 salariés ? C’est là-dessus que nous devons réfléchir et permettre à des PME de devenir des ETI (Entreprises de taille intermédiaire, ndlr). »

« Innover ou subir »

Avec le dispositif Usines du futur, l’Aquitaine puis la Nouvelle-Aquitaine poussent les feux de la modernisation de l’industrie depuis longtemps, notamment en termes de robotisation. Le Critt Sports et Loisirs de Châtellerault tire dans le même sens et a ainsi « embauché » un robot transporteur depuis quelques mois ! « Le salarié assujetti à la logistique est devenu assistant technicien et dispose de davantage de temps pour d’autres missions, commente Franck Leplanquais, directeur de la structure. Les équipes de Safran sont venues visiter le Critt et nous devrions trouver des connexions avec elles. Innover ou subir, il faut choisir ! »

Franck Leplanquais espère que Territoires d’industrie pourra financer un FabLab autour des robots collaboratifs dans les PME. C’est l’essence-même du dispositif, mais il faudra patienter encore un peu. La première phase portera sur le diagnostic des forces du bassin : brevets déposés, R&D, travaux de recherche, filières de formation…

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DR Grand Châtellerault

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