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Du 30 mars au 13 avril, le festival Pica Lusa propose une découverte du Portugal à travers sa culture, au-delà du fado, de la morue et de certains clichés persistants.
Il n’est pas besoin d’une oreille avertie pour repérer, ici et là, des patronymes à consonances lusophones. Pour autant, il reste difficile d’évaluer la proportion, dans la population de la Vienne, des Portugais et luso-descendants. Les derniers chiffres de l’Insee (2013) font état de 1 161 personnes de nationalité portugaise, dont 304 à Poitiers ; ils n’incluent pas les personnes d’origine portugaise à la deuxième voire troisième génération. Ainsi la population lusophone, assez identifiable dans un département limitrophe comme les Deux-Sèvres, reste-t-elle très discrète dans la Vienne. Et avec elle sa culture.
Hormis « les Portugais » de Poitiers et de Châtellerault, deux équipes de football, plus que rares sont les associations à promouvoir la culture portugaise. Au sein de l’épicerie Boa Esperança, à Poitiers, Jorge De Sa Correia s’y emploie auprès de ses clients, en grande majorité non lusophones. Il estime à « 20 % la clientèle d’origine portugaise ». Plus ancien dans le paysage départemental, le restaurant des Três Marias, à Sèvres-Anxaumont, propose de la cuisine traditionnelle portugaise.
« En dehors des clichés, il y a très peu de visibilité sur les cultures portugaise et brésilienne, note Pauline Marquês, l’une des cheville ouvrière d’EmBuscaDe, association créée en 2014 pour « sortir le portugais du cercle universitaire, le faire connaître aux francophones et faire découvrir la culture du pays, son actualité... Tout cela de manière conviviale. »
Le portugais, langue vivante
En partenariat avec l’association estudiantine Lusomundo, EmBuscaDe organise à Poitiers, du 30 mars au 13 avril, Picta Lusa. Ce festival de culture lusophone propose une découverte de la culture portugaise, avec dès samedi le récital multimédia de Rumos ensemble et le fado de Carlos Leitao. Des rendez-vous autour de la gastronomie, de la musique ou de la littérature suivront, en attendant la venue le 16 novembre des Xutos e Pontapés. Le groupe de rock portugais, archi-connu en son pays, a en effet accepté de revenir pour fêter ses quarante ans de carrière à Poitiers, où il s’était produit en avril 2016. Autant d’occasions, pour les élèves lusophones du département, de compléter leurs cours et de pousser la chansonnette en portugais.
Une centaine d’étudiants le pratiquent à Sciences Po et 327 à l’université de Poitiers. Dans le secondaire, le portugais est historiquement enseigné au collège de Lussac-les-Châteaux, où les effectifs, après un creux, ont plus que doublé entre 2016 et 2018, passant de 36 à 77, et au lycée de Montmorillon où les chiffres en LV2, LV3 et section européenne connaissent la même évolution, avec un effectif de 91 cette année. « En 2018, les deux tiers des élèves de LV3 (ndlr, langue vivante n°3) ont eu 20/20 à l’oral du bac, la moins bonne note était 14, relève l’enseignante Célia Pires. Le portugais permet de se démarquer, notamment pour rentrer dans certaines écoles. » On peut aussi le pratiquer pour le plaisir, par exemple à la Maison des projets de Buxerolles où Tous Azimuts a ouvert un atelier de portugais.
Retrouvez le programme complet de Picta Lusa sur Facebook Association lusophone Em-Busca-De et sur univ-poitiers.fr. Renseignements au 06 64 93 67 78 ou au 06 99 87 18 28.
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lundi 23 décembre