Hier
Le caricaturiste Doumé sera présent au festival de la BD de Ligugé samedi et dimanche. L’occasion de faire connaissance avec un artiste sensible au trait de crayon assuré.
A l’écouter, on se dit qu’il n’a pas choisi la caricature mais qu’elle est venue à lui, au fil de rencontres dont il parle encore avec émotion. Doumé, Dominique Lamarque dans le civil, est né à Montmorency, dans le Val-d’Oise et habite aujourd’hui Marsilly-sur-Vienne.
Sa première révélation de dessinateur, il la situe vers l’âge de 7 ans. Ce jour-là, à court de coloriage, il entreprend de reproduire l’un des motifs déjà colorés. « J’étais frustré de ne pas pouvoir continuer, se souvient-il.Alors je l’ai refait, mais pas absolument identique. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai découvert que je n’étais pas obligé de respecter le modèle, je me souviens que pour la première fois j’ai été confronté à l’infini... J’ai décidé de l’explorer par moi-même, que ce serait mon aventure. » Une aventure qui a tout d’abord pris des chemins très conventionnels : un BEP dessin en bâtiment et génie civil puis dix ans de dessin industriel en entreprise. « Mais au bout de dix ans de travail, je me suis dit que je n’avais rien, si ce n’est une moto en panne, une voiture en panne... Un jour, en rentrant sous la pluie, je me suis demandé : « Est-ce que c’est la vie que j’ai choisie ? » » La réponse est tombée, aussi drue que les gouttes d’eau. Depuis un grave accident de voiture qui l’avait plongé quelques heures dans le coma à 19 ans, Doumé avait cessé de transiger ; il a démissionné.
« Une exagération »
« Alors je me suis mis à marcher, à la recherche de ce que j’étais. Et puis j’ai rencontré un gars à qui j’avais promis un dessin dix ans plus tôt. » Le sort en était jeté. Doumé a par la suite mis son talent au service de la communication d’entreprises, d’imprimeurs... Puis, face à une demande récurrente, il s’est essayé à la caricature, la première fois sur une brocante, déjà coiffé d’un couvre-chef selon les conseils d’un ami. Sa nièce a achevé de le conforter dans cette voie.
« La caricature est une exagération. C’est bien plus qu’un dessin qui ressemble, c’est l’expression d’une personnalité. Je dessine les personnes comme je les ressens. » Mais « toujours avec bienveillance », complète Jean-Louis Dumureau. Le président de l’association qui organise le festival de la BD de Ligugé s’est fait croquer maintes fois. « Il caricature ses potes honteusement !», plaisante-t-il. « Certains font partie de mes cauchemars !», rétorque Doumé sur le même ton de rigolade. Quelques coups de crayon mine de plomb bien sentis, et voilà en moins de dix minutes Jean-Louis Durumeau caricaturé dans son plus simple appareil, à califourchon sur un tonneau, la moustache au vent et les lunettes de travers. Si on cherche Doumé, on le trouve... au festival de BD de Ligugé !
Festival de la BD de Ligugé, samedi, de 14h à 19h et dimanche, de 10h30 à 12h et de 14h à 19h. Accès libre.
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lundi 23 décembre