Une « nouvelle génération » talentueuse

En attendant une prochaine adaptation « live » prévue pour 2019, Spider-Man fait aujourd’hui l’objet d’un film d’animation très ambitieux. Et le résultat est tout simplement époustouflant.

Issu de la classe populaire américaine, fruit du métissage de ses parents, Miles Morales ne se sent pas à sa place dans son nouveau collège, dans l’arrondissement plus huppé de Manhattan. Bien que bon élève, l’ado est davantage attiré par le graff’ que par les études. Mais un soir, dans les tréfonds du métro new-yorkais, alors qu’il achève son dernier tag, Miles est mordu par une araignée radioactive. Le lendemain, il se découvre d’étranges facultés qui vont très vite l’amener à croiser le chemin de son idole, le super-héros Spider-Man. Et changer à tout jamais sa destinée.

Inspiré d’un comic book paru en 2011, Spider-Man : New Generation est une réécriture habile et soignée de l’univers de l’homme-araignée. Si Peter Parker (le Spider-Man originel, ndlr) témoignait des affres du passage à l’âge adulte, le jeune Miles évoque, lui, la perte de repères de l’adolescence à travers la découverte de ses nouveaux super-pouvoirs. La quête est déjà entendue, certains éléments de scénario parfois expédiés, mais ce changement de perspective saura résonner auprès des plus jeunes. Les fans avertis y trouveront aussi leur compte, au détour d’un humour bien senti et de références appuyées à la culture pop. Mais la plus grande réussite de ce film d’animation de près de deux heures reste sa réalisation, tout bonnement spectaculaire pour le genre. Passé un petit temps d’adaptation au montage particulièrement dynamique, on en prend plein la vue, plan après plan, devant ce rendu visuel aussi éblouissant qu’inventif (effet 3D apprécié). Comics et cinéma n’ont jamais été aussi proches et personne ne devrait trouver à y redire. Vivement la suite.

Film d’animation de Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman, avec les voix françaises de Stéphane Bak et de Camélia Jordana. (1h57)