L’Atelier Canopé de Poitiers organise, le mercredi 14 novembre, un débat autour de « L’information : la grande confusion ». Le directeur délégué du Clemi(1) Serge Barbet et le Poitevin Guillaume Brossard, co-fondateur du site Hoaxbuster.com, seront autour de la table.
Sale temps pour les médias et la démocratie. Si la fièvre populiste n’a pas encore atteint la France par son sommet, elle s’est étendue à de nombreux pays d’Europe de l’Est et du continent américain ces derniers mois. Dans ce paysage politique bouleversé, le rôle des médias est évidemment questionné, leur légitimité remise en cause et leur audience sans cesse affaiblie. Selon le baromètre de la Croix, jamais les Français ne se sont aussi peu intéressés à l’actualité (62%), alors même que deux sondés sur trois pensent que « les journalistes ne sont pas indépendants vis-à-vis des partis politiques et des pressions de l’argent ».
Comment renouer le lien de confiance ? Tordre le coup aux fake news, infox dans le nouveau vocable ? Favoriser l’éducation aux médias dès le plus jeune âge ? Pour en débattre, l’Atelier Canopé de Poitiers a convié quatre intervenants à s’asseoir autour de la table, le 14 novembre, de 18h à 20h : Serge Barbet, directeur délégué du Clemi, Anne Tréguer, rédactrice en chef de France Bleu Poitou, Guillaume Brossard, co-fondateur du site Hoaxbuster.com et Didier Moreau, directeur de l’Espace Mendès-France.
« Ils ne pensent plus, ils réagissent »
« A l’heure où plus des trois quarts des ados vont chercher leurs informations sur les réseaux sociaux, il est plus que jamais essentiel de continuer à développer leur esprit critique, à mettre de la distance, estime Serge Barbet. C’est d’ailleurs ce qui a prévalu à la création du Clemi, en 1983. » La tâche semble immense tant le flux d’infos, d’infox et de désintox nous abreuve quotidiennement. Pour Guillaume Brossard, qui passe une partie de son temps à démonter des canulars et autres contre-vérités, l’effet des algorithmes est dévastateur sur l’opinion publique. « Les gens supportent de moins en moins la contradiction et vont donc vers des sources qui les confortent dans leurs opinions, peu importe leur crédibilité. Sur les réseaux sociaux, ils ne pensent plus mais se contentent de réagir. »
Il invite donc tous ceux et celles qui travaillent sur ces sujets à « ne pas se contenter de parler aux jeunes, mais aussi à leurs parents ». De l’éducation globale au bon usage des réseaux sociaux en somme. C’est dans la tête que tout se joue : il faut installer très tôt la petite veilleuse qui se demande d’où vient l’information ! », confiait Jérôme Bouvier(2) à nos confrères de La Croix, en début d’année. Petit conseil : essayez de vous procurer « La famille tout-écran ». Ce livre d’à peine une centaine de pages, réalisé par le Clemi, donne quelques trucs et astuces pour reconnecter parents et enfants autour de ces sujets centraux. A défaut, rendez-vous le 14 novembre à l’Atelier Canopé.
(1) Centre de liaison, de l’enseignement et des médias d’information.
(2) Organisateur des Assises du journalisme, dont l’édition 2019 portera sur l’utilité sociétale du journalisme.
« L’information : la grande confusion », mercredi 14 novembre, de 18h à 20h, dans la chapelle de l’Atelier Canopé, 6, rue Sainte-Catherine, à Poitiers. Entrée libre. Plus d’infos sur www.reseau-canope.fr
Ce que fait Le « 7 »
Soucieuse de jouer son rôle dans l’espace public, la rédaction du « 7 » accueille régulièrement des stagiaires de 3e. Il nous semble que c’est le meilleur moyen de faire découvrir et démythifier le métier de journaliste. Toute l’année (scolaire) dernière, un projet a été mené au collège Jules-Verne, dans le même esprit. Par ailleurs, la page « Le 7 juniors », diffusée chaque mois dans nos colonnes, participe de cette logique de pédagogie. Nous y ajouterons la participation des journalistes du « 7 » aux Forums de métiers organisés dans les collèges, lycées, ainsi qu’à de nombreux débats sur les fake news ou l’information de proximité. Ce fut le cas le 22 septembre, à l’invitation de Mediapart.