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Antoine Musset, « fils de Châtel’ »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 13 novembre 2018La rédaction du « 7 » consacre une série aux Poitevins expatriés dont les parcours professionnel et personnel sortent du lot. Troisième volet avec Antoine Musset, 27 ans. Le graphiste a longtemps vécu à Châtellerault. Au printemps, « son » affiche de la Fête du cinéma 2018 a crevé l’écran.
Racontez-nous votre enfance...
« Je suis né à Bordeaux, où j’ai passé trois semaines, avant de partir au Cameroun et au Sénégal, jusqu’à mes 7 ans. Mon père était ingénieur dans la distribution d’eau, d’où de nombreux voyages. Je suis ensuite revenu habiter Châtellerault, ville dont toute ma famille paternelle est originaire. Je dois avouer que la transition a été assez difficile, en raison du climat social, de la manière d’échanger en France. J’ai senti un peu d’arrogance, alors qu’en Afrique on grandit au milieu de tout le monde. »
Petit, vous rêviez de...
« J’ai toujours rêvé de créer, d’être un artiste. Toute ma famille maternelle avait cette fibre. J’ai longtemps été intéressé par la musique et la peinture. Le regard de l’autre vient approuver la valeur de ce que vous faites. C’est important pour se construire. Se rapprocher du divin me pousse. »
Quelles études avez-vous faites ?
« Je suis allé au collège Saint- Gabriel, puis au lycée Berthelot. J’y ai obtenu un bac ES mention bien. Je m’y suis fait beaucoup d’amis. Après, je suis parti à Paris pour intégrer l’école de design Créapôle-ESDI spécialité design. »
Votre carrière en quelques mots ?
« Après mon apprentissage auprès d’Hilton McConnico, j’ai été régisseur dans le cinéma, notamment sur un film qui s’appelle « Le passé », d’Asghar Farhadi. J’ai eu l’honneur de m’occuper de Bérénice Bejo et Tahar Rahim. C’était une grosse aventure de trois mois. A ce moment-là, on m’a demandé si je pouvais créer un logo et les choses se sont enchaînées. J’ai monté ma boîte, puis les clients ont appelé les clients. »
Un tournant dans cette carrière ?
« Le fait de remporter le concours de l’affiche de La Fête du cinéma 2018, sans hésiter ! Cela a généré de la reconnaissance et m’a fait comprendre qu’il faut tenter, foncer et ne pas trop réfléchir. C’était un peu David contre Goliath avec des agences parisiennes en face. Mais finalement, c’est passé. Je vais maintenant candidater pour le Printemps du cinéma. »
Châtellerault vous a marqué pour...
« Mon grand-père a construit beaucoup d’immeubles dans cette ville après la guerre. Au-delà, Châtellerault reste pour moi le repère de mes amis. On a même un nom de code entre nous : les FDC, les fils de Châtellerault ou de Châtel’. Depuis le lycée, on s’appelle tous comme ça, avec « FDC » au milieu du nom et du prénom. Certains d’entre nous se sont même fait tatouer le sigle. J’en fais partie ! Ce noyau dur d’amis (une trentaine, ndlr) ne disparaîtra jamais. On se retrouve régulièrement. »
Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?
« J’ai envie de vous dire le groupe Blöw, originaire de Châtellerault. Je connais bien le chanteur Quentin (Guglielmi), le batteur (Pierre-Elie Abergel) était le grand frère d’un ami, et j’ai aussi fréquenté Jean-Etienne (Maillard, guitare). Je les ai vus commencer, galérer, créer leur projet et percer. C’est une super histoire. »
Pourquoi lui ?
Installé à Bordeaux depuis trois ans, Antoine Musset a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence à Châtellerault. A son compte, ce graphiste print et digital a décroché la lune au printemps puisque sa proposition d’affiche de la Fête du cinéma 2018 a été retenue par la Fédération nationale des cinémas français. Vous l’avez donc vue partout du 1er au 4 juillet derniers.
Votre âge ?
« 27 ans. »
Un défaut ?
« Assez impatient. »
Une qualité ?
« Relativise les mauvaises expériences. »
Un livre de chevet ?
« Autobiographie d’un Yogi », de Paramahansa Yogananda » ; « Le prophète », de Khalil Gibran.»
Une devise ?
« Tout est impermanent. »
Votre plus beau voyage ?
« L’Indonésie, notamment Bali. Il y a une douceur de vivre très agréable. »
Un mentor ?
« Hilton McConnico, un designer américain qui a fait toute sa carrière en France. J’ai eu l’honneur de faire une partie de mes études à ses côtés. Il avait notamment remporté un César pour les décors dans « La lune et le caniveau ». »
Un péché mignon
« Le bissap, une boisson à base de fleur d’hibiscus. Je l’ai découverte en Afrique. »
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