Dans les années 1960, les destins de sept inconnus se rejoignent au El Royale, un étrange hôtel qui se partage entre la Californie et le Nevada. Un thriller choral bien réalisé, avant tout récréatif.
Steve Henot
Le7.info
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« Vous avez le choix : soit une chambre en Californie, soit une chambre dans le Nevada. » Bienvenue au El Royale, ce drôle d’hôtel des années 1960 traversé par une ligne rouge, symbolisant la frontière entre les deux Etats américains. Accueillis par un groom plutôt absent, quatre nouveaux clients viennent y passer la nuit. Une chanteuse de soul sans le sou, un vieux prêtre malade, un VRP détestable et une hippie renfrognée… Chacun avec, dans ses bagages, son lot de secrets. Mais bientôt, les masques vont tomber et mêler tous les protagonistes dans une histoire qui les dépasse…
Au-delà de son titre que beaucoup peuvent juger peu emballant, il y a du Quentin Tarantino dans ce « Sale temps à l’hôtel El Royale ». Même goût pour le thriller sanglant, pour le découpage en chapitres, les (très) longues scènes d’exposition et de dialogues… Le parallèle est évident tant le second long-métrage de Drew Goddard (« La Cabane dans les Bois ») renvoie à la riche filmographie de son illustre aîné. Le cinéaste s’exécute ici avec un talent certain, tant dans la réalisation que dans la direction des acteurs, tous très impliqués. Maîtrisé, le récit sait ménager son suspense mais reste, malgré tout, assez prévisible. Au jeu des comparaisons, il manque sans doute au film la grandiloquence des « Pulp Fiction » et autres « Reservoir Dogs », pour marquer durablement le spectateur. Reste un thriller choral très soigné, efficace et avant tout récréatif.
Thriller de Drew Goddard avec Jeff Bridges, Cynthia Erivo, Chris Hemsworth (2h22)