Unique en France, la nouvelle Maison de santé publique du CHU de Poitiers sera inaugurée le 22 novembre. Des praticiens aideront les patients atteints de maladie chronique à mieux vivre avec leur pathologie. Le grand public bénéficiera, lui, de conseils pour éviter les perturbateurs endocriniens, mais pas que...
C’est une maison comme toutes les autres si on oublie qu’elle s’étend sur une surface de... 700m2. Installé le long de l’avenue Jacques-Cœur, ce bâtiment reproduit à l’identique les pièces de vie du domicile comme la cuisine, la chambre des parents et celle des enfants ou encore la salle de bain. Autant d’espaces -immenses- qui seront le théâtre d’ateliers pédagogiques uniques en France, à partir du 22 novembre(*). « Nous allons enseigner aux patients atteints d’une maladie chronique comment mieux vivre avec les contraintes de leur pathologie, indique le Dr Marion Albouy-Llaty, qui pilote ce projet au côté de Virginie Migeot, cheffe du service de santé publique, et de la coordinatrice technique Sylvie Aubert.
Comme tous les hôpitaux, le CHU de Poitiers était jusque-là dimensionné pour diagnostiquer les pathologies, les soigner dans la mesure du possible et mener des protocoles de recherche. Grâce à cette nouvelle structure, l’établissement passe la vitesse supérieure en matière de prévention santé. Ici, pas de blouse blanche « angoissante » ni de lit médicalisé. Seulement une ambiance chaleureuse et des conseils d’experts. L’équipe est constituée de huit infirmières, d’un ergothérapeute, d’un coach d’éducation physique, d’une diététicienne et d’une conseillère médicale en environnement intérieur. C’est un nouveau métier. Cette dernière aura notamment pour tâche de « donner un traitement à la maison (sic) comme éliminer tous les allergènes chez un patient atteint d’une maladie respiratoire », reprend Marion Albouy-Llaty.
Ateliers grand public
Insuffisance respiratoire ou rénale, asthme, pathologies cardiovasculaires, diabète, obésité, sclérose en plaques, Parkinson... Au total, dix-sept « programmes d’éducation thérapeutique » seront pris en charge. Et à chaque pièce son atelier « créateur de santé ». Bien sûr, des associations de patients et d’aidants pourront aussi animer des séances. Dans la cuisine, on apprendra par exemple à faire de bons plats sans sel... Dans la chambre parentale, on abordera des thèmes comme la sexualité et le sommeil. La salle de bain sera le lieu parfait pour parler des perturbateurs endocriniens. Ces deux derniers ateliers « salutogéniques » seront d’ailleurs certainement les premiers à ouvrir ensuite au public dans le courant de l’année 2019. On pourra même y fabriquer ses propres produits d’hygiène (shampoing, dentifrice...) ga- rantis sans effet indésirable sur l’équilibre hormonal.
(*)Portes ouvertes les 23 et 24 novembre, de 10h à 18h.