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Carburants : la grogne monte
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 16 novembre 2018Les prix à la pompe n’ont presque jamais été aussi élevés. Un blocage citoyen s’organise contre la hausse des taxes sur le carburant, partout en France. Poitiers et Châtellerault ne feront pas exception le samedi 17 novembre.
Sur la devanture du garage, il est écrit : « Faites des économies sur le carburant. » Mais comment ? Récemment installée sur la zone de l’Avenir, à Chasseneuil-du-Poitou, Techlab Engineering a une solution : reprogrammer le moteur d’une voiture, dans le respect des normes du constructeur. « On améliore ainsi la courbe de puissance du véhicule et on réduit sa consommation entre 10 et 15% », explique Jonathan Ciazoni, le gérant, qui proposera très bientôt des conversions au bioéthanol, un carburant vert aujourd’hui deux fois moins cher.
En ces temps où les prix à la pompe n’ont jamais été aussi élevés (1,51€/l de gazole et 1,54€/l de sans plomb 95, ndlr), la vocation de Techlab Engineering semble tomber à point nommé. Chez les usagers, la colère gronde contre la hausse de la fiscalité écologique sur les carburants, qui alourdit durablement la facture d’essence depuis plusieurs semaines. Sur les réseaux sociaux, certains en appellent à poser leur gilet jaune sur le tableau de bord, en signe de protestation. D’autres, à organiser un « blocage national » le samedi 17 novembre. Poitiers et Châtellerault ne feront pas exception.
« Un appel à l’aide »
« Je fais quarante kilomètres aller-retour pour aller travailler. Avant, je payais 50€ pour un plein, aujourd’hui 70… Ce sont 20€ que je pourrais mettre ailleurs ! », s’insurge Audrey Mathieu, une des organisatrices de ce mouvement citoyen « qui n’a rien à voir avec la politique ». A l’heure où ces lignes sont écrites, plus de 1 600 personnes guettent avec intérêt l’événement sur Facebook. L’organisation espère une mobilisation de plus de 3 000 personnes le jour J.
De passage à Poitiers la semaine dernière, Gérald Darmanin a été invité à s’exprimer sur la hausse des taxes sur le carburant. Le ministre de l’Action et des Comptes publics assume pleinement ces mesures. « Nous ne voulons pas être comptables d'un scandale sanitaire comme au temps de l'amiante. Nous ne sommes pas les ennemis de la voiture, mais seulement de la voiture qui pollue. » Il a par ailleurs rappelé que l’inflation des prix du carburant n’est « que pour un quart de la responsabilité du gouvernement ».
Les taxes ont certes augmenté ces onze dernières années (+21 centimes/l sur l’essence, +27 centimes sur le diesel, ndlr), mais moins que le prix du baril de pétrole, dont le coût hors taxes a augmenté de plus de 50% sur la même période. Dans le même temps, l’euro a connu, lui, une forte dévaluation par rapport au dollar depuis le début de l’année 2018 (moins de 1,20€ pour 1$). Autant de facteurs qui conduisent à une situation préoccupante pour de nombreux ménages. « Ça va être horrible pour le peuple et pour les entreprises, craint Audrey Mathieu. Le blocage, c’est aussi un appel à l’aide. Il faudrait qu’Emmanuel Macron nous écoute. »
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