A partir de dimanche, François Lassort et Christophe Souchaud s’attaquent à la 11e édition de la Route du Rhum. Les deux navigateurs poitevins poursuivent des desseins différents, mais partagent des valeurs communes et une solide amitié.
Inutile de chercher à le joindre, il ne répondra pas. Peut-être aurez-vous la chance de le croiser sur l’une des plages de Saint-Malo. Et encore en mode nocturne. Car en vieux loup de mer, Christophe Souchaud est « déjà dans (m)a bulle ». Treizième de sa première Route du Rhum, en 2014, le porte-étendard de l’association Cap Handi ne vise qu’un seul objectif : « passer de l’autre côté sans encombre avec un bateau et un bonhomme entiers ». L’ancien entrepreneur du BTP, qui fait aujourd’hui naviguer des personnes en situation de handicap, part avec le plus petit budget -150 000€- et « l’un des plus petits bateaux ». Autant dire que rallier Pointe-à-Pitre « en vingt-quatre à vingt-six jours » lui paraît déjà très raisonnable.
Les cinq cents membres l’association, ses préparateurs, ses proches, tous ceux et celles qu’il a fait naviguer comptent sur lui et la notoriété de l’épreuve pour capter un peu de la lumière essentielle à sa noble cause. Le skipper de Rhum solidaire Cap Handi sait pouvoir compter sur… « un petit verre de rosé » et une tonne de pensées positives lorsqu’il bastonnera en solo très au large. Plus tard, il retrouvera ses protégés -avec son fils Jules, lui aussi skipper- aux Açores, pour un programme de deux ans en Méditerranée avec son bateau fétiche. En attendant, il ne sera pas le seul Poitevin à s’élancer de Saint-Malo pour les 40 ans de la Route du Rhum. L’un de ses amis, François Lassort, lui emboîte le pas dans la catégorie vintage.
« Ne pas partir comme une balle »
Christophe Souchaud lui promet un destin en or. Le skipper du Class 40 Bijouterie Lassort-Tonton Louis est un compétiteur dans l’âme. Qui courra lui aussi pour la bonne cause. « Avec 2,5 millions de visiteurs pendant dix jours à Saint-Malo, la course est un formidable vecteur de communication », s’enthousiasme le bijoutier poitevin. Les associations « Un hôpital pour les enfants » et « Les Bagouzes à Manon » lui serviront de boussole pendant « Le « Rhum ». Physiquement et mentalement, il se sent prêt. Il lui reste à tempérer ses ardeurs. Christophe Souchaud lui a conseillé de « ne pas partir comme une balle ».
Suivra-t-il son tempérament ou les tuyaux de son frère de mer ? Mystère. Quoi qu’il en soit, l’aventure à venir l’obsède « jour et nuit ». Dans quelques jours, il ne touchera plus terre et sera face à lui-même. C’est le calme avant la tempête, au sens propre comme au figuré.