Hier
A l’heure de la « co-éducation » enseignants-parents, ces derniers se mobilisent moins dans les écoles. Les associations de parents d’élèves peinent globalement à recruter de bonnes volontés tandis que certaines tentent de nouvelles formules.
La cloche a sonné. Un mois après la rentrée, l’heure est aux élections des représentants de parents aux conseils d’école. A Micromégas, dans le quartier de Saint-Eloi, à Poitiers, la constitution des listes est toujours un casse-tête. Très peu de candidats se manifestent pour siéger dans cette instance pourtant essen- tielle à la vie de la maternelle et de l’élémentaire Loin d’être isolée, cette situation est emblématique des difficultés que vivent beaucoup d’associations de parents d’élèves (APE) actuellement. Dans ce quartier et ailleurs. Ici, le président a décidé de ne pas se représenter après deux ans de bons et loyaux services. « Je suis fatigué, souligne Alexandre Dos Santos. Nous avons organisé une dizaine d’actions qui ont bien marché, mais faute de parents disponibles, il faut tout faire. Résultat, nous ne profitons jamais de la fête avec nos familles. Les parents ne s’investissent pas, malgré la communication que nous faisons », ajoute-t-il un brin sentencieux. Une assemblée générale extraor- dinaire se déroulera le 20 no- vembre pour décider de l’avenir de l’association. En attendant, il bat le rappel pour inviter toutes les bonnes volontés.
« D’une manière générale, les APE manquent de bénévoles, beaucoup d’écoles n’ont même pas d’association », confirme Bernadette Sandrier. La présidente de la FCPE de la Vienne milite depuis longtemps pour « la reconnaissance d’un statut de parents d’élèves qui permettrait réellement d’assumer le rôle de représentant auprès des écoles ». De quoi régler une partie du problème : le manque de temps. Reste la motivation...
De l’école au quartier
Difficile de trouver la recette parfaite. Le succès d’une APE tient souvent à un petit groupe d’amis. « On a perdu l’investissement des parents pour la réussite collective de tous les enfants. Ils sont davantage inquiets pour les leurs », analyse Laurence Valois-Rouet, première adjointe au maire de Poitiers en charge de l’éducation. Cette année encore, entre 37 et 40% des parents ont voté aux élections de conseils d’école dont on parlait tout à l’heure. En général, les APE sont là pour organiser des fêtes qui financeront des voyages ou du matériel pour les enfants. Elles sont en majorité non-affiliées à une fédération (68% dans l’académie en 2017). D’autres vont très loin dans la création de projets pédagogiques avec les enseignants. A l’école Condorcet, l’APE a proposé aux instits d’aborder le thème de la communication non violente. Ensemble, ils ont mis sur pied un programme d’ateliers pour enfants animés par des profes- sionnels du spectacle. Et pour les adultes ? C’est carrément le centre socioculturel du quartier de la Blaiserie qui s’est saisi du sujet. La sophrologue Françoise Seeman animera un « pizza blabla » parents-enfants sur les émotions le 23 novembre. Et si c’était ça la co-éducation ?
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