Municipales : cap sur 2020

A dix-huit mois des élections municipales, l’heure est encore officiellement à la préparation des projets plutôt que des listes. Mais les ambitions se dessinent à Poitiers comme à Châtellerault.

Arnault Varanne

Le7.info

Il ne dérogera pas à son calendrier initial. « Courant 2019 », Alain Claeys dira si oui ou non il brigue un troisième mandat à la tête de Poitiers. « Aujourd’hui, je suis à mille lieues des échéances électorales. Laissez-nous faire notre travail ! », balaie l’élu socialiste d’un revers de la main. Comme si la question posée par les plumitifs semblait incongrue. A dix-huit mois de l’échéance, elle n’a rien d’innocente. L’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée a aiguisé l’appétit des Marcheurs de terrain dans beaucoup de villes de l’Hexagone.

Depuis la rentrée, La République en Marche anime ainsi un collectif baptisé Poitiers 2020. Avec un objectif : « monter un projet réaliste qui se base sur les réalités de terrain autour de quatorze thématiques », dixit Bouziane Fourka, co-animateur du mouvement. Lequel renvoie au « deuxième trimestre 2019 » l’annonce des listes, donc des têtes de liste. Sacha Houlié en sera-t-il ? Le député de la 2e circonscription de la Vienne entretient le mystère, mettant en avant « Pierre-Etienne Rouet (référent de LREM 86, ndlr) et Anthony Brottier qui ont beaucoup de talent. »

Une autre liste citoyenne ?

Au sein du groupe « Osons Poitiers écologique, sociale, solidaire et citoyenne », on prépare aussi les Municipales 2020. L’opposition de gauche invite tous ceux et celles qui le souhaitent à venir construire un projet commun, dès mercredi (20h30), au Moulin de Chasseigne. Cette réunion préfigure une plateforme participative sur le Web. « La question des candidats pour incarner le programme ne se posera qu’au deuxième semestre 2019, estime Christiane Fraysse, troisième en 2014 avec 15,05% des voix. Nous nous inscrivons à la fois dans une continuité de ce qui a été fait, en gardant les valeurs écologiques, sociales, solidaires et citoyennes, et une rupture pour élargir et dépasser ce travail. »

D’autres citoyens constitués en collectif devraient annoncer jeudi qu’ils se lancent dans la course aux Municipales, avec le soutien d’Europe Ecologie-Les Verts. Ils planchent depuis quelques mois sous la forme d’une « démarche participative ». Annoncé sur les rangs à gauche, Yves Jean se contente d’« écouter avec intérêt ce qui se dit et s’écrit ». Mais le président de l’université de Poitiers et actuel conseiller municipal auprès d’Alain Claeys ajoute : « La question est de savoir quel nouveau souffle on veut pour Poitiers ? »

Au Rassemblement national (RN), les Municipales sont loin des contingences quotidiennes. Le référent départemental Alain Verdin attend « une réunion à Paris dans un ou deux mois » avant de s’exprimer sur ce scrutin. Quant à Jacqueline Daigre (LR), elle estime qu’il est « beaucoup trop tôt pour se prononcer » sur une éventuelle candidature. « Je suis au travail depuis 2014 et je ne me désintéresserai pas des Municipales le temps venu. » En conclusion, rendez-vous en 2019.

 

 

A Châtellerault, on n'est pas plus avancé
Dans la sous-préfecture de la Vienne, les lignes ne bougent pas beaucoup plus qu’à Poitiers. Officiellement, le maire sortant Jean-Pierre Abelin n’y pense pas le matin en se rasant. « Il est pleinement concentré sur les sujets qui préoccupent les Châtelleraudais et l’avenir de la ville (centre-ville, hôpital, Fonderies...), loin des déclarations politiques des uns et des autres, entendues ici et là », fait savoir son service communication. Avant de clore le débat : « La question d’une candidature ou non se posera le moment venu, comme en 2014. » A La République en marche (LREM), la question ne se pose plus. Référent du mouvement à Châtellerault, David Simon confirme qu’une liste sera dévoilée « dans le courant du premier semestre 2019 ». En attendant de désigner des personnes, le parti présidentiel s’attache à établir un diagnostic au travers de « rencontres avec les associations et entreprises du territoire » et de soirées appelées « République des solutions ». Une trentaine de personnes seraient actives. Quant au socialiste Cyril Cibert, patron du Parti socialiste châtelleraudais, il est pour l’instant « candidat à la réussite du territoire ». « Je m’attache à travailler en bonne intelligence avec le maire de la ville et président de Grand Châtellerault, dans l’intérêt des habitants », abonde le conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine. Pour lui, « le plus grand danger est le vote Front national (RN aujourd’hui, ndlr) qui se nourrit des problèmes ». La semaine dernière, Alain Verdin a visité fort opportunément la même entreprise que Cyril Cibert et Jean-Pierre Abelin. De quoi alimenter les rumeurs de sa candidature à Châtellerault.
Photo archives Le 7

À lire aussi ...