Sanctionné d'une interdiction d'enseignement de cinq ans, en 2016, Pascal Mbongo a été définitivement révoqué de l'université de Poitiers pour des faits de harcèlement.
A l’issue de sa séance du 10 juillet dernier, la commission disciplinaire du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) a prononcé la révocation définitive de Pascal Mbongo de l’université de Poitiers. Comme nous l’avions révélé en exclusivité, ce professeur de droit avait été sanctionné d’une interdiction d’enseigner de cinq ans, en juillet 2016, assortie de la privation de la moitié de son traitement. La même sanction (3 ans en réalité) avait été confirmée presque un an plus tard par le conseil académique de l’université de Poitiers, avec cette fois la privation totale de son traitement.
Il est reproché au professeur de droit des faits de harcèlement moral commis au cours des années 2014, 2015, 2016. Notamment d'être « entré en contact, par voie électronique, avec des étudiantes de licence, d'avoir tenu des propos déplacés à leur égard relatifs notamment à leur apparence physique, de leur avoir proposé avec insistance des rencontres et placé les intéressées en situation de harcèlement psychologique ». Il est question dans le rapport du Cneser de « propos choquants et grossiers à connotation sexuelle ». Plus grave encore, l’enseignant-chercheur a écrit sous une fausse identité, entre octobre 2016 et janvier 2017, des messages à des étudiantes pour « faire pression sur elles et les dissuader d'éventuels témoignages contre lui ». Il avait déjà été sanctionné en 2007 en raison de la pression psychologique exercée sur ses étudiantes de master.
Expulsions de cours, comportements brutaux et arbitraires, notes en forme de représailles… Le Cneser détaille par le menu la liste des agissements qui sont reprochés à Pascal Mbongo et justifient aujourd’hui sa révocation. L’intéressé peut encore se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat.