Edouard Baer à micro ouvert

Edouard Baer sera en direct de La Serrurerie, à Poitiers, dimanche soir de 22h à minuit, dans le cadre de l’émission « Lumières dans la nuit » qu’il anime depuis la rentrée sur France Inter. « Bonjour, je vous dérange ? » Au bout du fil, la même voix que sur les ondes, sympathique et avenante. Elle s’arrêtera sur un « Salut, à dimanche ! »

Claire Brugier

Le7.info

Quelles sont vos premières impressions sur « Lumières dans la nuit » ?
"Sur Radio Nova, l’émission était quotidienne. C’était plus simple de corriger certaines erreurs du jour au lendemain. Une fois pas semaine, c’est un autre rythme. Ce n’est pas la même énergie non plus, il n’y a pas de pub, c’est quasiment deux heures de direct. Je cherche encore..."

Pourquoi et comment passer d’une matinale à une « nocturne » ?
"J’ai souhaité changer car je serai au théâtre à partir de janvier et je voulais continuer à faire de la radio. J’aime beaucoup le mystère qu’il y a derrière. Et puis le dimanche soir, on a besoin de voix humaines. Pour préparer, on discute des livres qu’on a lus, des spectacles que l’on a vus, de nos envies, ce qui nous a touchés... On essaie d’équilibrer entre des sujets plus sombres, plus déconnants, trop parisiens..."

Est-ce que cela explique votre choix de faire une émission itinérante ?
"C’est plus une curiosité personnelle, liée à des souvenirs de vacances, de grandes villes de bord de mer... Et puis, quand j’ai commencé les tournées de théâtre, j’ai découvert une autre France, avec ses étrangetés, ses sous-préfectures... Dès qu’on se croise, qu’on se touche, il n’y aplus de statistiques, de peurs, de numéros... Je crois à la rencontre physique."

Vous connaissez Poitiers ?
"Pas du tout ! Enfin, comme tous les crétins je sais que Charles Martel y aurait arrêté les arabes et je connais le Futuroscope (sic). Je viens avec rien. On m’a juste dit que c’était la ville des églises et des étudiants. On vapartir de la Serrurerie, et si on le sent on ira dans la rue. J’aurai avec moi un copain guitariste de flamenco, on pourrait donc se faire engueuler dans la rue. Je suis également prêt à raconter des histoires à des enfants pour les endormir..."

Vous avez souvent dit, notamment lorsque vous étiez sur Radio Nova, que « small il beautiful ». Mais France Inter n’est pas vraiment « small »...
"Quand je dis small, je pense plutôt à ce que l’on fait, quelque chose de pas très organisé, pas marketé, sans une énorme force de frappe. Disons quelque chose d’artisanal, de bric et de broc. Et puis je ne suis pas sûr que je serais capable de faire une émission en journée, entouré de 200 bureaux, plein de services. La nuit, les studios sont éteints, on vous laisse les clefs."

On vous colle l’étiquette d’un dandy loufoque, qu’est-ce que cela vous inspire ?
"Cela m’angoisse. Cela fait penser à des gens qui se regardent, qui sont dans des rôles de composition. Ça ne me plaît pas trop."

Quelles sont les personnes qui vous ont inspiré ou ouvert la voie ?
"Parmi les gens qui ont compté, qui m’ont donné du courage, il y a Isabelle Nanty, qui m’a donné confiance pour avoir le culot de monter sur scène. Jean-François Bizot, qui a fondé Radio Nova, était également un maître de curiosité, qui voyait l’homme derrière le masque. Et puis aussi Michel Serrault, grand fantaisiste à la limite de la folie, et différemment Jean Poiret, qui avait la malice dans l’oeil... Ils nous faisaient croire que tout était possible."

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