Les Poitevins se sont laissé surprendre par le passage de 90 à 80km/h. Le nombre d’infractions constatées a largement augmenté en juillet, mais les premiers résultats sur l’accidentologie sont encourageants.
On a beau répété les choses, certains messages ont du mal à passer... Vu le tapage occasionné par la mesure au premier semestre, difficile de croire que les Poitevins n’étaient pas au courant de l’abaissement à 80km/h de la vitesse autorisée sur le réseau de routes secondaires. Et pourtant, en juillet, les radars fixes de la Vienne ont enregistré plus de 3 500 infractions, contre 2 000 sur la même période de 2017. Autrement dit, le nombre de flashs a grimpé de... 80%.
Au niveau national, c’est pire ! Le chiffre a carrément doublé pour atteindre 500 000 infractions en juillet. Heureusement que les forces de l’ordre ont fait preuve d’un peu plus de pédagogie au cours de l’été. « Avec l’autorisation du procureur de la République, les petits délits détectés lors des opérations de contrôles de vitesse au bord de la route n’ont pas été sanctionnés », assure Cécile Genest, directrice de cabinet de la préfète de la Vienne. A la place, gendarmes et policiers se sont pliés à un exercice de communication. En insistant notamment sur la baisse constatée du nombre d’accidents : de 55 en juillet 2017 à 43 cette année.
Hausse des dégradations
Les statistiques ont également dénombré un mort de moins sur la même période, dans un contexte général de baisse de la mortalité routière. Depuis janvier, onze personnes sont décédées sur les routes de la Vienne, contre quinze l’année précédente. Et la tendance est la même du côté des blessures corporelles.
Alors, bonne ou mauvaise mesure ? Le vrai bilan sera tiré au bout d’un an. Les opposants, eux, n’ont pas attendu pour exprimer leur mécontentement. On se souvient des manifestations organisées au printemps par le collectif Colère 86 et tous ces radars enrubannés ponctuellement après le passage du cortège... Le problème, c’est que d’autres usagers de la route ont profité de la contestation pour sérieusement dégrader les équipements. Le nombre de méfaits a été multiplié par quatre cet été. « Nous avons constaté une hausse des tags et des coups de peinture sur les radars », confirme Cécile Genest. Elle ne donne pas de chiffre précis, mais son message est clair : « Chaque radar dégradé sera réparé ou remplacé. » Ce genre de délit est passible d’une amende de 3 750€ et de travaux d’intérêt général.