Le Plan B pourrait bien en avoir un

Revirement de situation, vendredi après-midi dernier. Alors qu’ils avaient demandé la liquidation judiciaire de leur établissement, les quatre associés du Plan B font marche arrière. De nouvelles discussions sont engagées avec la municipalité en vue de poursuivre l’activité, en toute légalité.

Steve Henot

Le7.info

Ils étaient nombreux, jeudi soir, à être venus témoigner leur soutien au Plan B, le « bar culturel et solidaire » emblématique du quartier de la gare, à Poitiers. Les quatre associés de la Scop avaient organisé ce rendez-vous d’« adieux » pour expliquer les raisons qui les ont poussés, quelques semaines plus tôt, à annoncer publiquement la fermeture des l’établissement. En cause, le coût estimé -70 000€- trop important de la mise aux normes de sécurité demandée par la mairie, fin juin.

Mais c’était avant la réunion de crise qui s’est tenue le lendemain, à la demande de la municipalité, entre les cogérants du Plan B et plusieurs élus. Les discussions ont été constructives à en croire les acteurs. On devrait bien pouvoir compter sur le Plan B à la rentrée. La Ville s’est attachée à mettre les choses au clair et à répondre aux attaques dont elle a fait l’objet par quelques clients et habitués du bar sur les réseaux sociaux. « Le Plan B, c’est nous qui l’avons voulu, c’est nous qui l’avons installé et nous tenons à ce qu’il reste ! Nous ferons tout pour cela », assure Bernard Cornu, l’adjoint en charge de l’Urbanisme, du Logement et du Scot.

De nouvelles réunions à venir

C’est peu dire que les élus ont été surpris par l’annonce de cette fermeture, quelques semaines plus tôt. « Depuis deux ans, ils connaissaient les exigences de mise aux normes, ça ne peut pas être ça », s’interroge encore Bernard Cornu. Même incompréhension pour Michel Berthier, conseiller municipal délégué à la Culture : « Il n’y avait pas du tout l’idée de les mettre au pied du mur ! » Au cours d’un échange qui aura duré près de deux heures, les deux parties ont semble-t-il aplani les malentendus et, surtout, renoué un dialogue que chacune reconnaissait « compliqué » ces dernières années.

 

Encore « en deuil » jeudi soir, les associés du Plan B se montraient autrement plus rassurés, vendredi. D’abord sur la volonté ferme des élus de préserver ce lieu de vie et de rencontres, mais aussi sur l’accompagnement qui va leur être proposé pour faire face à leurs actuels problèmes de trésorerie. Fin juin, l’arrêt immédiat des animations (près de 1 500 en sept ans, ndlr) -« ce qui nous donne à manger »- a été un coup dur. « Nous avons dû annuler toute notre programmation. Cela nous a mis dans une situation intenable, avec un chiffre d’affaires divisé par dix cet été, témoigne l’un des associés. « On a eu du mal se payer en juillet, il n’est même pas certain que l’on y arrive en août… »

Désormais, le Plan B et la Ville assurent « avancer ensemble » et, selon Diego Sannia, également associé du bar, « dans un esprit de collaboration positif ». D’autres réunions vont avoir lieu, dès cette semaine, en vue de dresser une analyse financière et technique complète. Les élus en restent convaincus : « Continuer le Plan B, c’est tout à fait possible ! »

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