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François Lassort toutes voiles dehors
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mercredi 05 septembre 2018François Lassort. 51 ans. Bijoutier à la ville, sportif tout-terrain en dehors. Embarquera, le 4 novembre, à bord de son Class 40 pour sa première Route du Rhum. Signe particulier : adore relever les challenges.
De son petit bureau de la rue des Cordeliers, au deuxième étage de la bijouterie-joaillerie Landreau qu’il dirige, son horizon se limite à l’immeuble d’en face. Fort heureusement, sa déco intérieure lui rappelle à tout moment les grands espaces qu’il affectionne. François Lassort à la mer, François Lassort à la montagne, coureur à pied, pilote d’hélico, d’avion… La panoplie complète du parfait baroudeur. Lui qui « adore relever les défis » s’est piqué au jeu de la voile en compétition. Le 4 novembre, le Poitevin s’alignera au départ de sa première Route du Rhum, loin, très loin même du plan d’eau de Saint-Yrieix (Charente), où il a appris à naviguer comme un certain François Gabart.
« La Route du Rhum m’obsède jour et nuit »
« La comparaison s’arrête là ! », s’amuse le quinqua, un brin fâché avec le temps qui passe. Au lieu de se lamenter sur les années qui défilent, François Lassort collectionne les passions disons engagées. Le « Rhum » fait assurément partie des plus relevées. « Cette aventure à venir m’obsède jour et nuit. J’ai hâte d’y être, je me sens mentalement et techniquement prêt. » Le bon copain de Christophe Souchaud, autre loup de mer poitevin, appréhende juste la solitude sur « vingt à vingt-cinq jours ». Une première. Pour le reste, il imagine déjà la sortie de la Manche, le passage par les Açores… Au printemps et à l’été, l’ancien moniteur de voile a décroché sa qualif’ en parcourant pas loin de 4 000 miles nautiques. La Transat Québec-Saint-Malo -avec Christophe Souchaud- l’a aussi rassuré sur ses capacités à mener son Class 40 « Bijouteries Lassort-Tonton Louis » jusqu’à Pointe-à-Pitre. Un bateau jadis skippé par Florence Artaud sur la Transat Jacques-Vabre. Avec une telle « marraine »…
« On leur fait du bien »
Solitaire en apparence, sa Route du Rhum aura l’accent de la solidarité. Le bijoutier (12 boutiques, 65 salariés) s’est mis en quête d’embarquer à bord deux associations caritatives : Un hôpital pour les enfants et Les Bagouz’ à Manon, du nom d’une fillette « emportée par une leucémie foudroyante ». Il espère récolter « 10 000€ pour chacune ». Malgré une réussite professionnelle incontestable, le fils de commerçants s’efforce donc de jouer les altruistes. Dimanche dernier, il était à l’aérodrome de Couhé pour faire voler des enfants hospitalisés. « C’est toujours une journée particulière, qui me réjouit. Quand je vois leur visage ! On leur fait du bien. » Dans ses engagements plus lointains, François Lassort est un membre actif de la Swayambu family, une association qui aide une famille népalaise depuis plus de quinze ans.
Le lien s’est noué grâce à Michel Pellé, guide de haute montagne et ami de longue date du Poitevin. Au côté de sa femme Hélène, le sportif tout-terrain -« Tout me plaît, c’est dramatique ! »- adore exhaler le parfum d’ivresse des sommets. A son actif, des milliers de randonnées, du ski, trois sommets du Mont-Blanc et deux camps de base de l’Everest. Le plus haut sommet du monde l’attire comme un aimant. « C’est dans un coin de ma tête. Moi, je veux toujours aller plus loin. » Et tant pis si le regard des autres est parfois teinté de jalousie. Il dit « s’en foutre » et tracer sa route. En dehors d’un genou récalcitrant, qui l’a obligé à mettre un terme à la course à pied, après une quinzaine de marathons tout de même, son corps l’a jusque-là épargné. Le voilà à l’aube de l’un de ses plus grands défis sportifs. Un quasi-rêve de gosse, nonobstant celui de devenir pilote d’hélicoptère. « J’avais effectué un baptême de l’air à 14 ans. J’étais rentré chez moi et j’avais dit à mes parents que je voulais piloter des hélicos. Mais j’avais une très mauvaise image de l’armée. Si les stages de 3e avaient existé… » Peut-être aurait-il intégré l’armée de l’air. Mais avec des si, on referait le monde alors que le sien, il l’aime « comme ça ». Le capitaine du bateau « Lassort-Landreau » a les moyens de ses ambitions et des défis à dompter. Son horizon dépasse de loin l’immeuble d’en face.
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