Atteint du syndrome d’hypersensibilité chimique multiple (MCS), Marc Sachot souffre en silence depuis plusieurs années. Sa vie quotidienne s’est transformée en « enfer ». Le Poitevin a créé un collectif national pour défendre les intérêts de tous ceux et celles qui sont atteints des mêmes maux.
Il lui aura fallu trois ans pour « comprendre ce qui lui arrivait ». Trois longues années de souffrance, d’intolérances diverses et variées, de maux de tête, de diarrhées à répétition… Et même deux œdèmes de Quincke et un choc anaphylactique. Marc Sachot a « frôlé la mort », mais il est aujourd’hui résolu à se battre pour vivre. Ou survivre, sachant que son quotidien s’apparente à une course d’obstacles permanente. Les gestes les plus banals lui sont désormais inaccessibles.
S’habiller dans d’autres matières que le coton bio, faire le ménage avec des produits classiques, les courses, se balader dans la rue ou en pleine campagne, respirer des effluves de parfum… Tout ceci entraîne des réactions de son corps plus ou moins violentes. « J’adorais voyager, je ne peux plus. Faire la fête avec les copains, c’est aussi compliqué… » L’ex-ingénieur de production souffre du syndrome d’hypersensibilité chimique multiple dit MCS pour Multiple chemical sensitivity.
« La France est en retard »
Il attribue sa maladie à son activité professionnelle, dans une entreprise industrielle de l’Anjou. Il y était responsable de production en plasturgie. « Pendant dix mois, j’ai été exposé à des poussières de nickel. En décembre 2012, j’ai dû m’arrêter. Au départ, j’avais des boutons sur tout le corps et les pieds nécrosés. On m’a orienté vers le centre anti-poisons d’Angers, mais il a fallu beaucoup de temps pour qu’on trouve ce que j’avais. »
En France, le syndrome d’hypersensibilité aux produits chimiques est beaucoup moins connu qu’aux Etats-Unis, au Canada ou qu’en Espagne. Le Dr Dominique Dupas, à Nantes, et le Dr Philippe Tournesac, aujourd’hui installé en Suisse, sont deux des spécialistes reconnus de cette pathologie aussi invalidante que sous-estimée. Marc Sachot, lui, veut sortir le MCS de l’oubli et passe une partie de son temps libre à fédérer celles et ceux qui en souffrent. Son collectif France MCS est sur les rails depuis la mi-août. « La France est en retard et doit s’adapter ! » Au bout d’une longue bataille, il a finalement obtenu la reconnaissance de son exposition aux poussières de nickel par la Sécurité sociale. Mais d’autres procédures judiciaires sont en cours.
Contact : Marc Sachot - marc.sachot.ms@gmail.com - Plus d’infos sur francemcs.fr