A Savigny-L’Evescault, on ne veut pas d’éoliennes

Un vent de contestation monte à Savigny-L’Evescault contre le projet d’implantation d’un parc éolien. La phase d’études est toujours en cours, mais l’association « Savigny vent debout » fourbit ses armes. A la manœuvre, Sergies se veut rassurant.

Arnault Varanne

Le7.info

Mi-juillet, le Sénat a examiné deux amendements déposés par Alain Fouché. Le premier vise à faire en sorte que la distance minimale entre éoliennes et habitations passe de 500m à 1km. Le second vise à interdire les mâts dans un rayon de 10km autour d’un monument historique ou d’un site protégé(*). « Sachant que dans la Vienne, vous avez des monuments historiques partout, cela reviendrait à abandonner tous les projets », coupe Emmanuel Julien, directeur de Sergies. La filiale d’Energies Vienne exploite aujourd’hui quatre parcs au Rochereau, à Lusignan, La Chapelle-Montreuil et dans le Civraisien. Un cinquième sera mis en service « fin 2018 » à Chaunay. Au-delà, cinq projets sont à l’étude à des stades plus ou moins avancés, dont l’un à Savigny-L’Evescault, près de Mignaloux-Beauvoir. Et dans cette commune de 1 200 habitants, l’émergence de quatre à cinq mâts de«150 à 160m » -2 à 3MW chacune- passe mal, très mal même. 

Une association baptisée « Savigny vent debout » a vu le jour mi-juin et compte 230 membres. « Notre pétition papier a réuni 550 signatures », revendiquent Laurent Blot, Jean- Pierre Rivaux et Freddy Geffard, à l’origine de la contestation. Ils redoutent en vrac « une perte de valeur sur l’immobilier », des « nuisances sonores et visuelles »... En outre, les Savignois dénoncent le manque de transparence du maire, Guy Andrault. Son conseil municipal a pourtant donné son feu vert, fin 2015, pour autoriser des études. Grand Poitiers lui a emboîté le pas en septembre 2017. 

« Que ce soit chez le voisin... »

«Je comprends les craintes,embraie Emmanuel Julien, mais les études ont justement vocation à répondre à toutes les questions. Nous ne portons aucun projet sans le soutien des collectivités locales. Dans le cas de Savigny-L’Evescault, nous comptons aller au-delà de la réglementation, en installant les éoliennes à 600 voire 700m des premières habitations... » Le bureau d’études Epuron doit rendre une copie finalisée à la fin du second semestre 2018. D’ici là, les opposants annoncent une mobilisation qui ira crescendo. « Les six mois à venir seront cruciaux ! » Ils ont créé un blog intitulé savignyventdebout.blogspot.com et veulent absolument obtenir une entrevue avec l’ensemble du conseil municipal.

Par le passé, d’autres projets -à Saint-Julien-l’Ars- ont provoqué des levées de boucliers, jusque sur le terrain juridique. Il faut ainsi en moyenne « une dizaine d’années » (Emmanuel Julien) pour qu’un parc sorte de terre, entre les premières études et la mise en service. « Dont trois à quatre années liées aux recours, prolonge le patron de Sergies. Les énergies renouvelables, tout le monde est d’accord sur le papier. Après, les gens veulent surtout que ce soit chez le voisin... »

(*) Amendements déposés dans le cadre de l’examen de la loi sur l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan). 

 

DR Studio 86

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