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Le diocèse face aux mutations du monde
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 29 mai 2018Les 20 et 21 mai derniers, plus de quatre cents catholiques des Deux-Sèvres et de la Vienne étaient rassemblés à Poitiers, à l’occasion du Synode 2017. Un moment de partage et de réflexion autour du devenir de l’Eglise dans le diocèse.
Depuis plus d’un an, le diocèse de Poitiers mène un important travail d’introspection. Ce chantier, que l’Eglise appelle « synode », est en réalité une vaste consultation visant à mieux connaître les aspirations des fidèles, sur ce qu’ils attendent de l’Eglise, aujourd’hui, sur divers sujets. L’écologie, le numérique… Des thèmes qui seraient chers aux « générations nouvelles », auxquelles s’adresse tout particulièrement ce Synode 2017.
« Par ce terme, nous entendons les plus jeunes, mais aussi les personnes qui découvrent la foi sur le tard, explique Eric Boone, secrétaire général. Nous voyons des parcours moins linéaires qu’autrefois, avec des personnes qui se font baptiser à l’âge adulte. » Au total, ce sont un peu plus de 5 200 personnes qui ont répondu à la consultation. Avec de nombreuses propositions -développer le label « Eglise verte », une application pour smartphones…- qui ont été au centre des discussions, les 20 et 21 mai derniers, lors de la seconde assemblée synodale qui s’est déroulée à Poitiers.
« Avancer dans un monde qui a profondément changé »
« Il y a déjà des mesures mises en œuvre, précise le père Julien Dupont. Mais il s’agit de donner un style, une attitude au diocèse, sur la manière d’accompagner ces générations nouvelles. Il y a une certaine idée de proximité. Cela s’inscrit d’ailleurs dans la réflexion générale de l’Eglise et du Pape. C’est prendre acte des mutations culturelles. » Tout en continuant à « offrir à ces générations ce qui, nous, nous fait vivre, comme la fraternité et le respect », ajoute Odile Urvois, également secrétaire générale du Synode 2017.
Faut-il, aussi, y voir une réponse du diocèse à la crise des vocations au sein de l’Eglise ? « C’est une crise plus globale de l’engagement, nuance le père Dupont. Le synode est une réponse partielle, plutôt une manière d’avancer dans un monde qui a profondément changé. Car tous les prêtres ne vont pas faire, seuls, le devenir de l’Eglise. » D’où ce temps d’échange. Car Eric Boone l’assure : « Face à une crise institutionnelle, la solution est dans la relation. »
De nouvelles séances de travail vont avoir lieu très régulièrement jusqu’à la clôture du synode, le 11 novembre prochain. L’archevêque de Poitiers, Mgr Pascal Wintzer, aura alors cinq ans pour mettre en œuvre les nouvelles orientations du diocèse. Mais déjà, les bénéfices du synode se ressentent parmi les fidèles. « C’est une expérience humaine forte. Nous en faisons déjà une évaluation très positive, même si elle n’est pas encore perceptible pour tous. »
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