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L’« IA » sur le terrain de la réalité
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 22 mai 2018Forte de sa nouvelle université du futur, la Région Nouvelle-Aquitaine initie un cycle de conférences autour des grandes problématiques mondiales. La première aura lieu lundi, au Tap de Poitiers, sur le thème de l’intelligence artificielle.
Et si c’était « la dernière invention de l’homme » ? Et si l’intelligence artificielle nous rangeait, demain, au rayon de simples spectateurs de nos propres vies ?... Votre smartphone sait combien de pas vous faites au quotidien, avec qui vous interagissez, ce que vous aimez comme musique, la manière dont vous consommez, les causes que vous défendez. Disons-le, l’algorithme régit déjà (un peu) notre existence, souvent avec notre consentement. Alors, il convient de se poser, de réfléchir, de voir « comment transformer des risques en opportunités professionnelles et personnelles », dixit François Vincent, conseiller régional délégué à l’université du Futur.
Lundi prochain, pendant quatre heures, des personnalités d’horizons très différents échangeront sur le thème de l’intelligence artificielle, ses conséquences sociales, économiques, éthiques… « C’est un pas de côté nécessaire pour appréhender l’avenir », estime l’élu. Car au-delà des menaces que fait peser le monopole des Gafa et des BATX (*), l’« IA » augure de promesses fantastiques, notamment dans le domaine médical. « S’agissant du séquençage de l’ADN, par exemple, les algorithmes nous permettent d’analyser l’ensemble du génome humain en des temps records et, du coup, d’envisager de nouvelles thérapies pour des cancers et d’autres pathologies. » Bidard (Pays basque) va ainsi accueillir l’unité R&D de Sophia Genetics, « le Google analytics du génome humain ». Son fondateur sera présent à Poitiers.
« Le futur n’est pas qu’une reproduction du passé »
« L’idée avec ces conférences, insiste le pneumologue du CHU de Limoges, ce n’est pas tant de maîtriser les technologies que de ne pas se laisser embarquer dans le couloir unique de la pensée. Il ne faut pas se laisser enfermer dans la logique algorithmique des Gafa. » La révolution ne fait que commencer. Et il y a fort à parier que beaucoup de métiers disparaîtront dans les dix ans à venir. « Une partie de l’imagerie médicale, la comptabilité… Certaines professions vont évidemment se transformer. D’où l’intérêt d’inventer celles de demain ! » Parce que « le futur n’est pas qu’une reproduction du passé », la Nouvelle-Aquitaine exhorte le grand public à s’emparer du sujet. Début janvier, Alain Rousset a co-signé une Tribune dans Le Monde, demandant « à Paris et Berlin » de « faire preuve d’audace » sur l’intelligence artificielle.
Le rapport du député (LREM) Cédric Villani a enfoncé le clou, le mathématicien préconisant que la France concentre ses efforts de recherche sur quatre domaines : la santé, les transports, l’environnement et la défense. Un plan d’1,5Md€ y sera consacré d’ici 2022. De là à résister aux Gafa…
« Intelligence artificielle, la dernière invention de l’homme ? », lundi 28 mai, de 17h à 21h, au Théâtre-auditorium de Poitiers. Entrée libre, inscription obligatoire sur www.u-futur.org.
(*) Gafa comme Google, Apple et Facebook, Amazon, les quatre géants américains. BATX comme Baidu, Alibaba, Tensent et Xiamoi, leurs équivalents chinois.
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