Pavés glissants, premier chantier en vue

Huit ans après la pose des pavés de « Cœur d’Agglo », la municipalité annonce une première phase de travaux pour réduire la glissance dénoncée par les Poitevins. La rue Carnot sera intégralement « flammée » d’ici la fin de l’année. Pour les autres secteurs, rien n’est encore défini.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Il aura fallu attendre huit ans pour que la Ville de Poitiers décide de traiter le problème de la glissance des pavés de « Cœur d’Agglo ». Huit longues années et des dizaines de chutes (évitées ou non) après la première pose, l’adjointe à la Voirie Eliane Rousseau annonce « le lancement imminent des travaux sur la partie circulée de la rue Carnot ». Cet été, les pavés du secteur seront traités grâce à la technique du « flammage », préférée au « bouchardage » pour des raisons principalement esthétiques. Les trottoirs de la rue seront quant à eux flammés dans un second temps, « avant la fin de l’année ». Montant de l’opération : entre 30 000 et 40 000€. « A titre de comparaison, cela correspond au budget annuel que nous allouons à l’entretien global des pavés de Cœur d’Agglo, qui s’étendent sur 36 000m2 », précise Philippe Gohler, directeur du service voirie de Grand Poitiers.

Des pavés aux normes

Si Eliane Rousseau reconnaît que « les surfaces peuvent devenir glissantes par temps de pluie », elle souligne toutefois que les pavés poitevins « répondent à toutes les normes ». L’élue assure qu’aucun dépôt de plainte n’a été enregistré depuis la livraison du projet Coeur d’Agglo. « J’ai reçu seulement deux personnes dans mon bureau, dont un motard qui avait chuté à l’entrée du parking Carnot », précise-t-elle. Au sujet des plaintes récurrentes des chauffeurs de Vitalis, qui jugent la circulation dans le secteur délicate, la réponse est cinglante. « Je ne vais pas leur apprendre à conduire un bus, ils ont passé leur permis après tout. » A l’issue du chantier de la rue Carnot, la Ville attendra « au moins un an » pour évaluer l’impact du flammage sur les pavés, qui risquent d’être « fragilisés ». D’ici là, aucun autre secteur ne sera traité. La rue Magenta pourrait être la prochaine à faire l’objet de travaux, mais « rien n’a encore été décidé ». Il se pourrait même qu’aucune autre opération de flammage ne soit lancée avant la fin du mandat municipal, en 2020. « Faute de budget suffisant », dixit Eliane Rousseau.

 

Les commerçants « pas concertés »

Les commerçants de la rue Carnot, restaurateurs en tête, n’ont visiblement pas été prévenus par la mairie de la tenue des travaux cet été. La gérante du Bonheur est dans le thé assure ainsi n’avoir « pas été concertée ». « J’ai le souvenir d’une période très compliquée au moment des travaux de pose des pavés en 2010, explique Céline Delage. Je supporte encore aujourd’hui les conséquences financières de ce désastre pour les commerçants. » De nombreuses questions restent en suspens concernant les travaux de cet été. Le parking hôtel de ville restera-t-il ouvert ? Combien de temps durera l’opération de flammage ? « Je suis choquée que ce soit vous qui m’annonciez cette opération plutôt que la mairie », lâche Céline Delage.

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