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« L’accueil des élus ne nous a pas aidés »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 04 mai 2018Directrice de l’Escem Tours-Orléans-Poitiers, Anne-Ségolène Abscheit reconnaît que la décision de fermer le campus de Poitiers a été « difficile à prendre ». « Mais elle était nécessaire », affirme-t-elle dans le même temps.
A quel moment le conseil d’administration a-t-il choisi de fermer le campus de Poitiers ?
« La semaine dernière. Je tiens à dire que cela a été une décision difficile à prendre. Le conseil d’administration en parle depuis le départ. Il faut bien voir que, de tous temps, le campus de Poitiers a toujours été le plus compliqué. Même lorsque le site accueillait 700 étudiants, en majorité internationaux, Tours était à 1 200. Nous avons mis 50% de notre budget communication sur Poitiers et sa périphérie, avons participé à des salons d’orientation, misé sur les Google Adwords. Mais pour des tas de raisons, cela n’a pas fonctionné. »
Pourquoi l’annoncer maintenant ?
« Quand vous avez une centaine de candidatures à Tours, autant à Orléans et deux à Poitiers, ce n’est plus tenable. Nous pensions vraiment faire une troisième année, mais beaucoup d’éléments nous en ont dissuadés. L’annoncer maintenant, c’est donner la possibilité à nos collaborateurs (7) et aux étudiants de se retourner. C’était ma priorité. »
« Une dimension symbolique »
Est-ce aussi une manière d’arrêter les frais ?
« L’ancienne Escem a toujours tenu grâce aux subventions des collectivités, donc l’argent des contribuables. Il n’est pas possible de compenser un déficit d’exploitation avec des fonds publics. Maintenir un campus déficitaire n’est pas tenable. En ce sens, notre choix est courageux. »
Vous avez pris tout le monde de court et la décision a été accueillie fraîchement…
« En toute franchise, l’accueil qui nous a été réservé par les élus à Poitiers ne nous a pas aidés. Nous sommes arrivés avec un nouveau projet, de l’énergie, de belles formations. Mais leur première réaction a été de faire un amalgame entre la gestion des anciens dirigeants de l’Escem-FBS et nous. Pour ma part, j’ai pris rendez-vous avec le rectorat de Poitiers dans quinze jours. »
La fermeture de l’école de commerce tourne une page vieille de cinquante-sept ans. Comment les anciens diplômés réagissent-ils ?
« J’ai pris le soin de les informer par courrier. Pour tout vous dire, je m’attendais à un tollé. Mais à ma grande surprise, beaucoup m’ont dit que c’était la décision à prendre. Maintenant, je n’occulte pas la dimension symbolique de ce départ. »
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