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Alain Claeys : « Une fin logique »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 26 avril 2018L’annonce de la fermeture du campus poitevin de l’Ecole supérieure de commerce et de management (Escem) a surpris tout le monde. Mais pour le maire de Poitiers, c’est simplement « la dernière étape d’un chaos ».
En début d’après-midi, Pascale Leclercq était en réunion avec les équipes de la Région pour examiner la convention tripartite liant l’Escem, la Nouvelle-Aquitaine et Sciences Po. « J’ai appris à ce moment-là que l’Escem fermait son campus de Poitiers, c’est une vraie surprise. La décision a dû être prise très rapidement… », indique la directrice du campus poitevin de Sciences Po. La cohabitation entre les deux grandes écoles, rue Jean-Jaurès, n’aura donc pas lieu à partir de janvier, comme nous l’avions indiqué. Dans les faits, cela ne change rien pour Sciences Po, dont la croissance des effectifs dans la ville est programmée de longue date.
Une reconquête pour rien
N’empêche, l’annonce de la disparition de l’école de commerce constitue le dernier épisode d’une histoire mouvementée. Après son rachat par le groupe GES et Sup de Co La Rochelle, en 2016, la direction de l’Escem avait pourtant engagé un vaste plan de reconquête, à base de nouvelles formations dans le tourisme et le numérique. Il faut croire que les étudiants n’ont pas répondu présent. Seuls quarante-trois élèves effectuaient encore un bachelor ou un master sur le site historique. Ils seront réorientés vers Tours ou La Rochelle.
« Tourner la page au plus vite »
Pour Alain Claeys, c’est hélas « la dernière étape d’un chaos ». « Il y a eu des erreurs stratégiques, développe le maire de Poitiers et président de la communauté urbaine. Les anciens dirigeants ont voulu jouer une carte solitaire dans un marché de la formation interconnecté. On en paye aujourd’hui les conséquences. L’école de Poitiers était blessée au cœur depuis le début. Il y a eu une perte de confiance, que l’on ne remonte pas. » Après avoir échangé par téléphone avec le président de l’Ecole Jonathan Azoulay, l’élu appelle à « tourner la page au plus vite ».Une page qui sera toutefois définitivement tournée lorsque la Chambre de commerce et d’industrie, la Ville et le Département auront réglé leur part financière du fiasco France Business school.
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Selon la direction de l’Escem, la fermeture du campus de Poitiers s’explique par « la préférence des lycéens et étudiants poitevins et de la région poitevine dans son ensemble pour Tours, de par sa facilité d’accès, sa diversité de formations et son attractivité ». Elle parle de « souci d’efficacité, de cohérence territoriale et de qualité de services pour les étudiants ».S’agissant des étudiants qui auraient dû poursuivre leurs études à Poitiers, ils rejoindront « Tours, Orléans ou Paris selon leur préférence ».« Une solution a également été trouvée pour les sept personnes travaillant sur le campus », ajoute l’école. Les salariés ont été prévenus hier matin. L’Escem conclut son communiqué par ces mots : « Cette réorganisation souligne le développement des campus de Tours et d’Orléans. Le nombre de candidats a doublé sur ces deux campus cette année, suivant la tendance amorcée lors de la rentrée 2017, enregistrant ainsi + 43% d’inscrits entre 2016 et 2017. »
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