L’Arena a choisi sa destination 

Une nouvelle Arena verra le jour au premier semestre 2021 aux portes du Futuroscope. Son implantation a été validée, le modèle économique fera l’objet d’une délibération au Département en juin prochain. Rappel des fondamentaux de cet équipement unique dans la Vienne. 

Arnault Varanne

Le7.info

Abondance de projets oblige, la future localisation de l’Arena a changé plusieurs fois au cours des derniers mois. « A 10m près », dixit Bruno Belin, l’enceinte posera finalement ses « valises » sur le deuxième parking du Futuroscope, en vis-à-vis de l’actuel chenil. « Cela laisse la possibilité d’aménager un éventuel deuxième parc outdoor », prolonge le président du Département. A quelques encablures de la RDN10 et de l’A10, la salle de 6 000 places -4 500 assises- bénéficiera d’une « belle visibilité », selon Pascale Guittet,vice-présidente du Conseil départemental en charge de la Jeunesse et des Sports. D’un point de vue pratique, la proximité des réseaux électrique, d’assainissement, de chauffage et des parkings a également pesé dans la balance. 

Un autre aspect fondamental de l’Arena devrait s’éclaircir avant l’été : le modèle retenu pour porter le projet. Délégation de service public, concession ou marché de partenariat public-privé ? « Après calcul des risques et opportunités, la troisième solution est celle qui nous semble la plus attractive pour un éventuel opérateur », indique Sébastien Bollée, chargé de missions au Département. Cette préconisation sera soumise au vote de l’assemblée, sans doute en juin. Dans l’intervalle, la collectivité aura pris connaissance des conclusions de Fin Infra et de la Direction générale des finances publiques, sollicités pour « auditer l’étude financière » du projet.« On ne soumettra la délibération au vote que lorsque nous aurons ces éléments », insiste Bruno Belin. 

Deux opérateurs majeurs

Le montage financier prévoit un apport du Département de 10M€, de Grand Poitiers de 5M€ et une subvention du Centre national du sport d’1M€ (*). Le delta (17M€) serait apporté par le futur opérateur. Il en existe deux majeurs dans l’Hexagone : Lagardère Live Entertainment et S-Pass. Zéniths, Palais des congrès, Arenas… Les deux groupes gèrent la plupart des infrastructures de cette dimension. « Ils sont déjà dans la boucle et viennent aux infos », confie le patron du Département. Pour les convaincre d’investir aux portes du Futuroscope, la collectivité entend associer le futur « preneur » « très tôt », de sorte qu’il donneses recommandations sur « la conception, la construction, l’entretien et l’exploitation de l’Arena ». « Le fait que le Futuroscope prenne quarante-cinq dates à une période habituellement creuse pour une telle infrastructure est une très bonne nouvelle », observe Sébastien Bollée. 

De la culture et du sport

En termes de calendrier, la consultation sera lancée « en septembre au plus tard »,avec la signature d’un contrat de partenariat prévue « en juin-juillet 2019 ». Entretemps, les négociations s’annoncent âpres, dans la mesure où Lagardère Live Entertainment et S-Pass se partagent un quasi-monopole. « En même temps, il y a peu de collectivités qui se lancent sur ce type de projets, objecte Bruno Belin. Dunkerque a arrêté, Tours et Orléans ont des projets plus moins bloqués… Nous avons une vraie carte à jouer ! »S’agissant du « contenu » de l’Arena, on sait d’ores et déjà que 80% des événements auront une couleur culturelle. Au rayon sportif, le Poitiers Basket 86 y jouera tous ses matchs de saison régulière, une manche de Fed Cup de tennis s’y déroulera sans doute en 2021. Et le Département lorgne les Jeux olympiques de Paris 2024, avec l’idée que l’Arena puisse servir de base arrière à une délégation étrangère.  

(*) La Région Nouvelle-Aquitaine a également été sollicitée. « Je n’imagine pas qu’elle ne soit pas dans un tel projet », indique d’ailleurs Bruno Belin. Et l’élu de citer l’exemple du Palio de Boulazac, que l’Aquitaine avait contribué à financer. 

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