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Mai 68 : les petites histoires dans la grande
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 26 avril 2018Le « 7 » et France Bleu Poitou organisent un débat autour de Mai 68, ce mardi, dans l’amphi de Sciences Po Poitiers. L’occasion d’exhumer les souvenirs de ceux qui ont vécu le mouvement aux premières loges.
Dans les locaux poitevins de la CGT, les anecdotes fusent. Autour de la table, trois anciens de la maison, aujourd’hui fers de lance de l’Institut d’histoire sociale (IHS) de la Vienne. Eric Rivault, Daniel Cousin et Alain Peyrotte préparent une grande exposition de photos, coupures de presse et témoignages sur Mai 68. En attendant le 19 mai prochain et le vernissage à la Maison des projets de Buxerolles, ils ont consenti à ouvrir leur boîte à souvenirs. Au printemps 68, Eric Rivault avait 15 ans. Apprenti serveur à l’hôtel-restaurant Le Continental, en face de la gare, il a vu de ses yeux d’ados l’immense manif du 13 mai et son cortège de 5 000 cheminots, étudiants, personnels hospitaliers, agents des PTT… « Mon patron tirait le rideau en début de manif et le rouvrait à la fin. Il disait « Ceux qui traînent sont ceux qui ont soif ! ». Y avait quelques pavés qui volaient ce jour-là et d’autres. »
« 5 000 personnes, c’était déjà énorme »
A l’époque, le minot n’avait « pas de conscience politique ». La révolte du moment,il l’a (un peu) vécue par l’entremise d’un client. « Un ouvrier de Leclanché venait manger le midi, il prenait le menu à 6,75F et racontait ce qui se passait, ses conditions de travail, son salaire… » A la même période, Daniel Cousin étudiait à l’école Saint-Louis, rue de la Bretonnerie. Loin des manifs et pourtant si proche. Sa mère lui a interdit « pendant une semaine »de se rendre à l’école. Trop dangereux à cause des pavés balancés. Elle, n’était pas en grève. « Nous étions trois frères, elle nous élevait seule… On n’a parlé qu’une seule fois de ce qui se passait », explique-t-il. Pendant un mois et demi, Poitiers -mais aussi et surtout Châtellerault- a vécu entre parenthèses ce moment particulier de l’histoire. « Et encore, il n’y avait pas beaucoup d’industries, note Alain Peyrotte. Réunir 5 000 personnes ici, c’était déjà énorme. »
Bizarrement, l’appel à contributions des trois membres de l’Institut d’histoire sociale de la CGT a trouvé un écho limité. Comme si les anciens soixante-huitards avaient tiré un trait sur ce passé exaltant et porteur de progrès sociaux, économiques… Libérateur, en somme. Quelques-uns seront toutefois aux premières loges du débat que le « 7 » France Bleu Poitou orgaisent, le mardi 24 avril, de 18h30 à 20h, dans l’amphi Bolivar du site poitevin de Sciences-Po… place Charles-de-Gaulle. Ça ne s’invente pas !
Vous voulez participer au débat sur « Mai 68, qu’en reste-t-il » ? Inscription gratuite mais obligatoire à l’adresse mai68poitou@radiofrance.com. La soirée sera également suivre en direct sur les pages Facebook du « 7 » et de France Bleu Poitou.
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