Hier
Depuis quinze jours, un camping-car floqué aux couleurs de la gendarmerie sillonne les routes de campagne de la Vienne. Cette brigade mobile va au contact des populations isolées afin de renforcer des relations de confiance indispensables à la résolution d’enquêtes.
Ce matin-là, le véhicule de la brigade mobile de gendarmerie est stationné à deux pas de la mairie de Saint-Christophe. Dans cette petite commune de 350 habitants, au nord de Lencloître, le camping-car floqué en bleu ne passe pas inaperçu. Tout comme le semi-remorque qui est sur le point d’emprunter les rues étroites du bourg. De passage dans le coin, le chauffeur n’a visiblement pas l’habitude de manœuvrer dans ces conditions. Si bien qu’il percute le mur du cimetière quelques centaines de mètres plus loin. C’est le cantonnier du village qui sonne l’alerte. Le routier, lui, est déjà reparti. A priori, il n’a même pas remarqué le méfait au volant de son énorme engin. N’importe quel autre jour, il s’en serait sorti sans être inquiété. Mais évidemment, ce jour-là, deux gendarmes présents devant la mairie l’ont rapidement rattrapé…
La brigade mobile n’assiste pas à un flagrant délit tous les jours. Ce n’est d’ailleurs pas forcément sa vocation. Ce véhicule qui intéresse autant les médias nationaux -Le Parisien, Le Monde, M6 ont réalisé des reportages la semaine dernière- a plutôt pour objectif d’aller à la rencontre des populations. « Les gendarmes doivent être proches non seulement des élus mais aussi des gens, estime l’adjudant Christophe Nuret, commandant de la brigade voisine de Saint-Gervais. La communication est essentielle. Il faut discuter. En maintenant des relations de confiance, on s’échange des informations, qui peuvent paraître futiles mais qui nous aident à élucider des enquêtes. »
Connecté partout
Le camping-car sillonne les routes de la Vienne depuis quinze jours. Deux gendarmes d’active et deux réservistes restent une demi-journée dans chaque commune. Les effectifs tournent régulièrement. « Le véhicule est équipé d’une radio pour parler avec les équipes et d’un ordinateur connecté au réseau professionnel des gendarmes », décrit Fabrice Pouvreau, gendarme à la retraite depuis 2012 qui fournit souvent un renfort précieux aux agents sur le terrain. « Nous sommes en mesure d’enregistrer des plaintes. Ce n’est pas toujours facile d’oser entrer dans une gendarmerie. Ici c’est peut-être plus simple », précise-t-il. Ce matin-là, aucun habitant ne s’est présenté spontanément si ce n’est une octogénaire dont la maison donne sur la mairie et qui, avec ses yeux rieurs, a apprécié d’être « aussi bien protégée aujourd’hui ».
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