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Météo incertaine
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef.
Pour les « Stups », suivez l’odeur ! Dans les étages du commissariat de police de Poitiers, il flotte un parfum... de cannabis. Le chef de la brigade des stupéfiants vient de sortir du coffre-fort la dernière saisie. Dix kilogrammes de résine, conditionnés en petits blocs. Une « belle prise », du propre aveu du commandant Eric Olivier, qui vient gonfler les bilans du début d’année. « Depuis janvier, nous en sommes déjà à 13kg de résine de cannabis. »
Rattachée aux services de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), la brigade des stupéfiants poitevine est composée de six policiers et travaille en étroite collaboration avec le groupe d’appui judiciaire, la brigade anti-criminalité et les agents de terrain. En 2017, ses investigations, conjuguées aux flagrants délits, ont permis de saisir 30kg de résine de cannabis, donc, mais aussi 5,5kg d’herbe, 700g de cocaïne et 3kg d’héroïne. « Contrairement à d’autres régions, la consommation de cocaïne ne s’est pas encore démocratisée dans la Vienne, constate le commandant Olivier. D’autres drogues sont saisies de manière plus ponctuelle, comme les amphétamines, les champignons, la métadone... » Pour endiguer le trafic de stupéfiants dans la Vienne, la brigade s’appuie sur un réseau de sources, autrefois appelées « indics ». Elle utilise en outre la surveillance et les écoutes téléphoniques pour piéger les dealers. « Soyons clairs, il n’y a pas de grand caïd dans l’agglomération de Poitiers. Le trafic est principalement localisé à l’est et au sud de la ville. Nous constatons qu’il attise la violence et engendre des règlements de compte dans certains quartiers. Le phénomène prend de l’ampleur au fil des ans. »
De plus en plus de mineurs
L’an dernier, à Poitiers, 476 adultes ont été auditionnés ou interpellés dans le cadre d’affaires de stupéfiants. Fait particulièrement nouveau, 193 mineurs sont également passés dans les bureaux du commissariat pour rendre des comptes sur leur implication dans les trafics. « Il s’agit principalement de lycéens attirés par l’argent facile, reprend le commandant Olivier. Dealer un peu de drogue n’engendre pas de lourdes peines de prison, alors beaucoup s’y engouffrent avec insouciance. » Pour contourner les écoutes téléphoniques, les jeunes trafiquants communiquent désormais par messagerie instantanée, ce qui complique la tâche aux enquêteurs.
Au commissariat, l’heure est venue de remettre la saisie au coffre-fort. L’avenir des 10kg de cannabis est d’ores et déjà scellé. « Nous ne stockons plus la drogue très longtemps. Dans quelque temps, ces blocs de résine seront incinérés. » Gare à celui qui inhalera les vapeurs du bûcher...
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