Loeb, la « VR et nous

Pour la première fois dans le monde, le Futuroscope propose une expérience de réalité virtuelle à une centaine de visiteurs en simultané. Avec Sébastien Loeb racing xperience, le parc relève un pari risqué. Dérapage contrôlé assumé.

Arnault Varanne

Le7.info

Ce sera en quelque sorte un baptême du feu. Samedi, ils seront très nombreux à vouloir se glisser dans les sièges baquets de la nouvelle attraction du Futuroscope, histoire d’éprouver les sensations de Sébastien Loeb en mode rallye. « Nous avions envie d’offrir la « VR » au grand public dès aujourd’hui », convient Dominique Hummel, désormais ex-président du directoire. En théorie, 650 personnes devraient tester, toutes les heures, la réalité virtuelle en mode 5D (effets de vent, odeurs…). Pied au plancher, elles feront le plein de sensations aussi bien physiques que mentales. Avec, au bout des 2’57’ de course-folle au côté du nonuple champion du monde de rallye, une satisfaction totale ?

Les quinze jours qui ont séparé l’inauguration -le 24 mars- de l’ouverture officielle samedi n'ont pas été «de trop» pour affiner les réglages. Car si l’histoire -amener une fiole dangereuse et hallucinogène dans un labo d’Hagueneau- tient la route, la technologie immersive ne doit souffrir d’aucun défaut. Or, la réalité virtuelle à si grande échelle nécessite des ajustements. Ne serait-ce que dans la captation des ondes de chacun des sièges. Le parc a dû installer des capteurs d’ondes, de manière à ce que chacun vive sa propre expérience et pas celle du voisin. « Pendant un an et demi, on a cuisiné cette technologie, reconnaît Olivier Héral, directeur de la création du Futuroscope. Le plus gros du travail a consisté à passer du prototype à l’industrialisation. »

Un marché exponentiel

Verdict : le pari de la VR 5D avec les meilleurs casques du moment (HTC vives) est plutôt abouti. « Les sensations sont sympas et proches de la réalité, juge Sébastien Loeb. Le pilote français a juste trouvé « bizarre de se voir dans la voiture ». « Chaque copilote crée sa propre expérience, prolonge Elodie Arnaud, responsable du service projets. Il faut dire que le parc s’est donné les moyens de ses ambitions. Aux manettes, FrayMédia a tourné avec une caméra japonaise unique au monde, capable de restituer un format 6K, avec 18 millions de pixels par image. L’optique 360°, créée sur mesure et placée sur le siège passager, était doublée d’un système anti-vibration. Au-delà, des capteurs de mouvements ont été glissés sous le siège de Loeb pour reproduire le plus fidèlement les sensations de pilotage. Cinquante personnes se sont investies dans le projet. Des moyens dignes d’un long-métrage !

Si la « VR » est un marché d’avenir, elle affole déjà les compteurs. Selon l’institut SuperData, 20 millions d’appareils se vendront en 2018 et les équipements liés réalité virtuelle devrait générer 3,6Md€ de chiffre d’affaires. Par ailleurs, 89,8% des Français ont entendu parler de réalité virtuelle et 60,8% d’entre eux seraient attirés par « la vision réaliste et immersive ». A partir de samedi, leur chemin passera forcément par le Futuroscope.

 

Le spectre des Animaux du futur
Dominique Hummel a longtemps répété cette phrase : « Pour un truc raté, c’était réussi ! » Il faisait référence aux Animaux du futur, dont la sortie en 2008 n’a jamais suscité l’enthousiasme du public. Dix ans après cette première expérience avortée de réalité augmentée, Sébastien Loeb racing xperience effacera-t-elle définitivement ce souvenir douloureux. Verdict dès samedi.

 

 

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