Le Cned entre court et moyen termes

Un an après avoir traversé une crise aiguë, le Centre national d’enseignement à distance envisage son avenir avec optimisme. A court terme, l’établissement public assure la continuité pédagogique pour 6 000 élèves de Mayotte privés d’école.

Arnault Varanne

Le7.info

Le saviez-vous ? Tous les ans, le Cned scolarise 79 000 élèves « empêchés » de suivre une scolarité normale. Qu’ils soient en situation de handicap ou à l’autre bout du monde, ils apprennent grâce à des professeurs se trouvant parfois à des milliers de kilomètres de leur domicile. Cette « obligation », l’établissement public d’enseignement à distance veut en faire un atout maître. Ainsi, peu de gens le savent, mais le Cned assure la continuité éducative à Mayotte « pour 6 000 lycéens » privés de cours. Idem auprès de lycéens du Val de Marne et de Washington, « dont le professeur de philosophie est absent ». Il y a un an, c’est à Saint-Martin, après le passage d’Irma, que les équipes enseignantes s’étaient « déployées ».

« Pour les personnels du Cned, c’est une grande fierté », admet Michel Reverchon-Billot. Résolument pragmatique, le directeur général de l’établissement public se félicite aussi de la mise en place de l’appli MondoCned dans trente-huit pays francophones d’Afrique. Dans l’Hexagone, le Cned s’apprête à livrer un  « dispositif innovant » pour améliorer « Devoirs faits » au collège. Au-delà, l’opérateur public apparaît pour la première fois de son histoire sur Parcoursup. « Ainsi, la formation à distance est considérée comme un vrai choix, plus une option par défaut. »

La formation professionnelle dans le viseur

Dans un registre différent, la formation professionnelle apparaît désormais comme l’un de ses objectifs majeurs. Cela représente aujourd’hui 5% de son chiffre d’affaires, mais avec la réforme en cours, s’ouvre un vrai champ des possibles. « Le fait de considérer que le salarié a la main est une excellente chose, c’est ce qu’on sait mieux faire. Nous sommes meilleurs sur le B to C, se félicite le patron du Cned. Nous sommes attachés à ce que les gens réussissent, donc qu’ils soient employables au-delà de l’obtention du diplôme. » Engagé sur tous les fronts, le Centre national d’enseignement à distance envisage donc l’avenir avec sérénité, après avoir traversé une crise de gouvernance majeure entre 2016 et 2017. « Si on s’y prend bien, on parlera longtemps de nous. »

 

« L’hybridation », clé de voûte
Poitiers capitale de l’Education nationale ? La petite phrase lâchée par le ministre Jean-Michel Blanquer continue de susciter des commentaires. Après Jean-Marie Panazol pour Canopé (cf. n°389), Michel Reverchon-Billot se prononce à son tour en faveur d’expérimentations concrètes. « Aujourd’hui, nous sommes tous interrogés sur l’hybridation, l’alternance entre apprentissage en présentiel et à distance. La question est de savoir comment imaginer de nouveaux dispositifs innovants et intelligents pour faire bouger l’école. » Et au-delà, l’Université. Le Cned travaille ainsi avec celle de Poitiers sur une manière de lutter contre l’échec en première année de licence, via des contenus en ligne.
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