Les seniors en mal de pouvoir d’achat

Depuis la hausse de la CSG le 1er janvier, de nombreux retraités ont vu le montant de leur pension de retraite revu à la baisse. Voyant leur pouvoir d’achat diminuer et les dépenses courantes augmenter, ils n’hésitent plus à reprendre le travail pour boucler les fins de mois.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

C’est une scène rare à laquelle ont assisté les Marseillais, jeudi dernier. Plusieurs centaines de retraités ont manifesté contre la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG). Dans les autres grandes villes de France, les seniors ont d’ores et déjà prévu de descendre dans la rue. Rendez-vous est notamment pris le 15 mars, à Paris. Le 1er janvier, la fameuse CSG a augmenté d’1,7%. Cet impôt, prélevé sur l’ensemble des salaires, pensions de retraite, allocations chômage et autres revenus, a vocation à financer la protection sociale. Pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, le gouvernement a mis en place une série de mesures visant à compenser la hausse de la CSG... sauf pour les retraités. En conséquence, le montant net des pensions des retraités du régime général a baissé d’1,84%. Un senior percevant jusqu’alors 1 300€ par mois touche désormais 1 276€. Soit 287€ de moins par an.

Localement, les associations de retraités constatent les premières conséquences sur le train de vie de leurs adhérents. « Beaucoup se serraient déjà la ceinture, souligne Christiane Curci, présidente de l’Union poitevine actions pour retraités (Upar). La baisse du pouvoir d’achat des seniors est flagrante et se ressent à toutes les échelles. L’an dernier, notre association comptait 660 adhérents. A ce jour, seulement 500 ont renouvelé leur cotisation. Les comptes ne se font plus en euros mais en centimes. Pour un retraité, 1€ de moins, c’est une baguette en moins. »

Seniors et chefs d'entreprise

La situation est d’autant plus tendue que de nombreux postes de dépenses augmentent. « Les retraités fuient le centre-ville de Poitiers parce que le stationnement coûte cher. Le changement de grille tarifaire du réseau Vitalis ne nous avantage pas non plus. » Mutuelles, dépenses de santé, carburant, tabac... En 2018, les seniors devront mettre davantage la main à la poche, tout en gagnant moins. Face à cette situation, nombre d’entre eux remettent le bleu de travail pour boucler les fins de mois. « Certaines de nos adhérentes font quelques heures de ménage, de repassage ou de garde d’enfants », reprend Christiane Curci.

A l’échelle nationale, en 2017, 4 836 micro-entreprises ont été créées par des personnes de plus de 65 ans, soit 8,5% de plus qu’en 2016. Dans le même temps, les Français partent à la retraite plus vieux. En 2010, deux travailleurs sur trois rendaient leur tablier à 60 ans. Aujourd’hui, le rapport s’est inversé. 67% des néo sexagénaires sont toujours au travail.

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