Ecolabel : le bilan est mitigé

L’Ecolabel européen fête ses 25 ans ! Dans la Vienne, peu d’entreprises détiennent cette certification, véritable gage de qualité environnementale. Le cahier des charges très strict et le déficit de notoriété auprès des consommateurs refroidissent certains acteurs, pourtant sensibles à la cause.

Florie Doublet

Le7.info

Si vous regardez attentivement un flacon de liquide vaisselle L’Arbre Vert, vous devriez apercevoir une petite fleur dont les pétales sont formés par des étoiles. Ce logo est celui de l’Ecolabel européen, qui fête cette année ses 25 ans. Pour la marque de produits d’entretien fabriqués à Saint-Benoît, cette certification constitue un véritable atout. « Le consommateur est de plus en plus averti et recherche des gages de confiance. L’Ecolabel en est un », affirme Géraldine Séjourné, directrice marketing et communication de L’Arbre Vert.

La PME est l’une des onze entreprises de la Vienne à détenir cette caution. Les autres évoluent dans le domaine du tourisme. A Lussac-les-Châteaux, Les Orangeries a été, en 2006, le premier hôtel de France à recevoir le prestigieux label. « C’est un formidable outil de management environnemental, argue Olivia Gautier, la directrice. Il existe énormément de labels, on peut s’y perdre ! Celui-là est contrôlé par l’Afnor, un organisme certificateur indépendant. L’audit s’appuie sur des critères extrêmement rigoureux. » Tant et si bien qu’ils en deviennent restrictifs. Actuellement, seules 10 à 20% des entreprises -en fonction des secteurs- répondent au cahier des charges et peuvent donc espérer décrocher le Graal.

Un manque de lisibilité 

Par ailleurs, la certification a un coût. Pour une PME, comptez 3 500€… par produit. Des montants qui s’avèrent prohibitifs. Directeur d’ASF International, basée à Saulgé, Xavier de Fontaine a préféré se tourner vers le Pôle des Eco-Industries pour faire expertiser les performances environnementales de ses « destructeur d’odeurs » à base d’huiles essentielles. « Mes produits disposent d’une auto-déclaration environnementale baptisée Eko Sense, qui correspond au même niveau d’exigence », assure-t-il.

L’Ecolabel européen se heurte à un autre obstacle : un déficit de notoriété parmi les consommateurs. « Très peu de personnes sont à même de reconnaître ne serait-ce que son logo », lâche Emmanuel Bejanin, coordinateur du pôle économie circulaire de l’Agence régionale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. En clair, les entreprises fournissent d’importants efforts pour atteindre un niveau d’excellence… sans toujours en récolter les fruits. « Il faut améliorer sa lisibilité en communiquant davantage, préconise Murielle Gauvain, chef de produit de l’Afnor. C’est vrai que la démarche de certification est ambitieuse puisque c’est le cycle de vie du produit, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie, qui est étudié. Mais les résultats sont là ! » Pensez-y la prochaine fois que vous achèterez du liquide vaisselle…

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