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En 2017, le trafic ferroviaire a progressé en Nouvelle-Aquitaine, porté par le dynamisme de la ligne à grande vitesse. En ex-Poitou-Charentes, de grandes disparités persistent malgré tout, notamment sur certaines lignes vieillissantes du réseau TER.
Des chiffres, encore des chiffres. Mais pas forcément ceux que l’on aimerait connaître. La semaine dernière, lors de sa conférence de presse de rentrée, la SNCF est revenue sur une année 2017 « très positive sur le plan de la fréquentation des trains » en Nouvelle-Aquitaine : +10% de déplacements, 89,7% de régularité, 2,7 millions de voyages entre Bordeaux et l’Île-de-France depuis le 2 juillet, +70% de trafic TGV grâce à la LGV. Bref, que du bon, au moins en apparence.
Car une fois le grand déballage des succès terminé, plus question de donner la moindre information « confidentielle ». En particulier sur le réseau TER en ex-Poitou-Charentes. « Nous ne pouvons pas vous communiquer de chiffres sur le nombre de voyageurs, ils pourraient être exploités par nos concurrents », précise Arnaud Petitjean, directeur délégué Poitou-Charentes de SNCF Mobilités. Retenons donc seulement que « le trafic a progressé d’environ 4 à 5% ». Une croissance retrouvée après « deux ou trois années » de galère. Reste que ces bonnes statistiques ne suffisent pas à éviter les questions dérangeantes sur la ligne Poitiers-Limoges, le coût des abonnements et l’intérêt du service TER+Bus en gare du Futuroscope.
2h15 pour relier Poitiers à Limoges
Sur le premier point, la SNCF peine à cacher son embarras. « En 2017, nous avons détecté des mouvements sur la plateforme du tronçon Poitiers-Limoges, certainement dus à la sécheresse et aux intempéries », explique Alain Autruffe, directeur territorial SNCF Réseau. En conséquence, les trains ne peuvent plus circuler à pleine vitesse. A hauteur de Lussac-les-Châteaux, le TER roule désormais à 40km/h. Comptez 2h15 pour rallier Limoges depuis Poitiers, soit 8min de plus qu’auparavant. Et vingt minutes de plus qu’en voiture. « Il n’y aura malheureusement pas de retour à la normale en 2018. Cette année, nous mènerons des investigations pour envisager des travaux à partir de 2019. » Côté tarifs, pas question pour autant de réduire la voilure. A 23,90€ l’aller simple, sans carte de réduction, difficile de percevoir « le gain économique et temporel » du TER. « Le train reste le moyen de transport le plus écologique ! », rétorque Alain Autruffe.
En matière de gamme tarifaire, 2017 a également été marquée par l’harmonisation des tarifs d’abonnement. Nouvelle-Aquitaine oblige, le Pass Mobilités a disparu au profit d’une nouvelle formule plus coûteuse pour l’ensemble des Picto-Charentais. Si la SNCF assure n’avoir perçu « aucune baisse du nombre d’abonnés pour le moment », elle ne se prononce pas sur la perspective 2018. En revanche, Arnaud Petitjean botte en touche au sujet du service TER+Bus en gare de Futuroscope, renvoyant la balle à la Région, qui elle-même renvoie vers la SNCF. Inauguré en grande pompe en décembre 2014, ce service promettait aux usagers de la Technopole de pouvoir venir en train de Poitiers ou de Châtellerault et d’être ensuite conduits à proximité de leur lieu de travail par une navette. Trois ans après, l’affichage publicitaire estampillé « 2014 » n’a toujours pas été retiré et les bus circulent à vide. Selon une source proche, « ce dispositif avait été demandé par l’ancien exécutif picto-charentais et le dossier s’est perdu depuis le passage à Nouvelle-Aquitaine ». Une mauvaise pub de plus pour la SNCF, qui ne semble pas s’en inquiéter pour autant.
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