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« Ehpad : une forme une maltraitance institutionnelle »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 01 février 2018Secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly est de passage dans la Vienne aujourd’hui. Entretien express.
Pour quelles raisons êtes-vous dans la Vienne aujourd’hui ? Est-ce une tournée d’adieu avant de remettre votre mandat, en avril ?
« Non, pas du tout ! Je me déplacerai jusqu’au terme de mon mandat dans toutes les fédérations. Ce matin, j’ai visité un centre d’appels à Chasseneuil, à l’invitation d’Alain (Barreau), qui est un ami. Nous avons été reçus par la direction. C’est toujours intéressant d’échanger avec les salariés là où ils bossent. »
Une grève nationale des personnels d’Ehpad se déroule aujourd’hui. Quel constat faites-vous des difficultés dans ce secteur ?
« Ce n’est pas un problème nouveau. Il y a depuis des années des difficultés en termes de conditions de travail. Elles ont trait à plusieurs facteurs. Il y a d’abord eu des problèmes budgétaires. Les pouvoirs publics veulent faire des économies. Par ailleurs, les gens rentrent de plus en plus tard en Ehpad. Ce qui signifie qu’ils sont plus dépendants et nécessitent plus de soins, ainsi que de présence humaine. Beaucoup d’établissements sont confrontés à des problèmes d’effectifs. Des salariés m’ont alerté sur le fait que leur travail se résumait à trois lettres : VMC, visage, mains, cul. Ils n’ont pas le temps de faire autre chose ! C’est une forme de maltraitance institutionnelle. »
« Les mêmes problèmes à l’hôpital »
Cette mobilisation semble massive…
« Bien sûr ! Les syndicats, les salariés, les directeurs d’Ehpad appellent à manifester. Ce n’est pas un hasard. J’ai dit à la ministre que les mesures qu’elle souhaitait mettre en place ne seraient sans doute pas suffisantes. Du reste, il y a les mêmes problèmes à l’hôpital. Aucun corps de métier n’est satisfait de la situation. »
L’Ufap-Unsa a accepté le plan de sortie de crise proposé par la ministre de la Justice, après une dizaine de jours de mobilisation des surveillants pénitentiaires. Pourquoi FO parle-t-il de trahison ?
« Sur ce sujet, le gouvernement a pataugé. Au départ, il a exclu FO des négociations. Je n’avais jamais vu ça ! Nos revendications portaient sur des questions sécuritaires, mais aussi statutaires et indemnitaires. Le dossier était mal barré et tout n’est pas réglé, loin s’en faut, malgré cet accord. »
Qu’allez-vous faire après avoir quitté votre mandat, en mai ?
« Je ferai autre chose ! Sans doute un peu de conseil à l’international. Je ne demande rien au gouvernement ni à personne. Je vais vous faire une confidence, je me suis remis aux cours intensifs d’anglais ! »
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