Partis sur les traces des pompiers du monde entier pendant un an, Anne Balas et Yoni Bonifait sont revenus le 30 novembre dernier. La tête pleine de souvenirs et déjà des envies d’ailleurs.
Et dire que tout aurait pu s’arrêter après trois semaines d’aventure… Sur leur lit de douleur, dans un hôpital lugubre de Dehli, Anne et Yoni ont failli jeter l’éponge, le corps meurtri par une violente intoxication alimentaire (10kg perdus !) et le moral dans les chaussettes à l’approche de Noël. « Après dix jours d’hospitalisation », les deux globe-trotters des casernes ont pourtant honoré la promesse qu’ils s’étaient fait : rendre visite aux pompiers de vingt-et-un pays sur trois continents, dans un délai maximum d’un an. « Dès qu’on a pu, nous avons pris un billet direction la Thaïlande… », glisse Yoni. C’est évidemment leur pire souvenir de cette année loin de Poitiers.
Pour le reste, le couple a vécu des « rencontres humaines très fortes ». Avec ce pêcheur sri-lankais, par ailleurs pompier volontaire, dont la famille a disparu lors du tsunami de 2004. Avec Gavin, ce jeune pompier singapourien en proie au désamour de ses concitoyens. « Singapour est le seul pays où les pompiers ne sont pas des héros », remarque Anne. Aux Etats-Unis, où Mathew (notre photo) leur a ouvert les portes de sa maison… de la caserne de l’aéroport de San Jose, l’accueil fut autrement plus chaleureux. Tout comme au Pérou, où Yoni et Anne ont rencontré un « passionné de l’Histoire de France » (Omar), bénévole à la caserne de Lima. « Il y es très attaché et défile le 14 juillet ! Le feeling est passé, malgré la barrière de la langue. »
Ils regardent devant
Des anecdotes étonnantes, les deux Poitevins en ont des tonnes à raconter et montrer. Ils ont ramené 18 000 fichiers photos et vidéos de leur périple hors du commun, dont ils veulent faire un film. Leur objectif ? Sensibiliser les Français, a fortiori les Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), sur les « besoins en matériels » dans de nombreux pays du globe. Certes, quelques dons sont faits ici où là, comme ces « camions du Sdis 87 retrouvés au fin fond des Philippines ». « Mais cela reste largement insuffisant, hélas », soufflent Anne et Yoni. Lesquels se projettent déjà vers de nouveaux horizons. L’ex-responsable du service cartographie de Grand Poitiers et l’informaticien sont officiellement en « recherche d’opportunités ». Leurs yeux se tournent vers la Belle province de Québec. « Reprendre la routine ici, ce n’est clairement pas compatible avec l’aventure que nous venons de vivre ! »