« Plus confort, plus moderne »

Après seize mois de travaux, le Confort Moderne rouvre ses portes au grand public, ce samedi. A cette occasion, la rédaction consacre un dossier à la mythique salle de spectacles poitevine. Rencontre avec Yann Chevallier, son directeur.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Yann Chevallier, après vingt-deux mois d’attente, le Confort Moderne nouveau est arrivé. En quoi sera-t-il différent de l’ancien ?
« Le lieu est plus confort, plus moderne, mais le projet artistique que nous portons est le même que par le passé. Depuis deux ans, nous avons optimisé sa mise en oeuvre de manière à ce que l’offre soit plus visible et plus performante. Les équipes de l’Oreille est Hardie (qui gère le lieu, ndlr), de la Fanzinothèque et du disquaire Transat partagent désormais l’espace avec Jazz à Poitiers. La proposition artistique sera par conséquent teintée par ce nouvel occupant des lieux. »

Comment avez-vous procédé pour mener à bien le projet de réhabilitation ?
« Les 8 500m2 du site sont aujourd’hui utilisés de manière optimale. Nous avons composé, au mieux, avec un budget de 8M€(*). La Ville a porté le projet et nous a accordé sa confiance. Nous avons par conséquent pu choisir l’architecte et imaginer le lieu qui répondrait aux attentes de ses usagers. Il était hors de question d’exploser le budget qui nous était accordé. Ce que nous défendons dans l’art, nous le défendons partout. »

Comment expliquez-vous l’attachement des habitants à cette salle ?
« C’est un lieu de transmission. Pas seulement artistique d’ailleurs. Je dis souvent que l’on transmet ici des formes de vie. Le Confort Moderne fait partie intégrante de la ville depuis 1985. Les Poitevins se le sont appropriés et nous mettons tout en oeuvre pour bien les recevoir. »

Vous disposez maintenant de deux salles de concert et de plusieurs lieux d’exposition (voir la maquette interactive ci-dessous). Doit-on s’attendre à une programmation plus riche ?
« Pas nécessairement, non. Nous n’avons pas les moyens de doubler l’offre. Nous garderons la même exigence artistique. L’émergence et la diversité règneront en maître. Nous aimerions en outre ouvrir le Confort Moderne aux productions extérieures de manière régulière. Ce lieu est un formidable outil, aux Poitevins de se l’approprier. »

En ce qui concerne les salariés du lieu et les artistes en résidence, le nouveau Confort semble plus... confortable ?
« C’est un changement radical, en effet. Les lieux sont désormais chauffés l’hiver, les espaces relativement vastes, le restaurant accueillant. Les techniciens et les artistes en résidence profitent de conditions de travail idéales, avec tous les outils à disposition. »

Un dernier mot, sur la programmation locale. Les artistes poitevins apparaîtront-ils plus que par le passé sur la scène du Confort ?
« Les groupes locaux pourront utiliser deux locaux de répétition totalement équipés, à proximité directe de la salle de concert. Nous voulons les intégrer au maximum pour qu’ils participent à l’aventure. Le club (la petite salle de concert, ndlr) est à disposition des porteurs de projets locaux. La porte est ouverte. Nous les attendons. »

(*)A titre de comparaison, la construction du Tap a coûté plus de 70M€.

Photo : DR Yvain Michaud

 

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