Largement devant à la pause (60-42), le PB86 a une nouvelle fois fait le coup de la panne, en laissant Charleville croire en sa bonne étoile. Un sursaut d’orgueil a permis d’éviter le pire face à la lanterne rouge. Mais ce scénario n’augure rien de bon pour la suite…
Avec le PB86, c’est (presque) toujours un peu la même histoire cette saison. Quelques très bons passages offensifs, une avance substantielle à la pause (60-42) et puis le néant. Ce soir, face à la plus faible équipe de Pro B, l’équipe dirigée par Ruddy Nelhomme a failli passer de vie à trépas en moins de six minutes. Six minutes dans d’un troisième quart temps cauchemardesque, au cours duquel Corentin Carne a brillé comme jamais. Le poste 3 ardennais a mis trois triples, son pote Darel Poirier le sien et Dom Morris a fait le ménage dans la raquette. Résultat : un 0-16 synonyme d’égalité après 28’ de jeu. Impensable et inquiétant ! D’autant plus inquiétant que le PB avait déjà pris la foudre en début de deuxième quart (de 32-19 à 32-30, 13e).
Heureusement, au relais d’Anthony Goods (20pts à la pause) et d’un Ricky Tarrant au four et au moulin (35pts, 7rbds, 8pds, 11 fautes provoquées, 43 d’évaluation), Devon Collier et Mike Joseph ont sonné le réveil en début de quatrième quart temps. L’intérieur guyanais a notamment été très précieux à la finition. Si bien que le PB est reparti comme il s’était arrêté, dans une réaction d’orgueil aussi salutaire que précieuse. Une défaite face à la lanterne rouge aurait été synonyme d’une claque bien pire que celle reçue des mains de Vichy-Clermont. Mais ce succès en trompe-l’œil au regard du score, le troisième en huit sorties, ne doit rien masquer des lacunes des Poitevins. Le manque de leadership combiné à une propension à s’en remettre à l’attaque pourraient coûter cher face à une équipe du calibre de Roanne, prochain visiteur du soir à Saint-Eloi, le 15 décembre. Ce sera une autre paire de manches.
La stat.
60. En pourcentage, l’adresse du PB86 en première période. Sur l’ensemble du match, les Poitevins ont tiré à 46%, avec un très convaincant 10/22 à 3pts.
Le joueur
Parti sur des bases très élevées (16pts après 10’), Anthoy Goods s’est fait voler la vedette par son compatriote Ricky Tarrant. Lequel a combiné une feuille de stats ahurissante : 35pts à 60%, 7rbds, 8pds, 11 fautes provoquées et 43 d’évaluation. Il sera sûrement MVP de cette huitième journée. Petit bémol : doit avoir encore plus d’emprise sur le jeu de son équipe.
La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, PB86 bat Etoile de Charleville-Mézières : 94-75. Mi-temps : 60-42. Evolution du score : 32-24, 60-42, 70-66, 94-75. Score par quart temps : 32-24, 28-18, 10-24, 24-9. Arbitrage de MM. Tartare, Gleynat et Monsire. 1810 spectateurs.
Poitiers. Goods (20), Tarrant (35), Joseph (10), Guillard (6), Collier (11), Doumbouya (6), Faye (2), Harley (4), puis Blanc. Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Charleville. Morris (18), Carne (16), Poirier (9), Dussoulier (7), Moisy (12), Ricard (8), Knowles (5). Entraîneur : Alexandre Casimiri.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Nous avons peu de joueurs capables de tenir la baraque à des moments donnés. Ça s’est vu dans le troisième quart temps où nous prenons vingt-quatre points, alors que tout se passe bien défensivement. On laisse Charleville revenir trop facilement, alors que cela nous a déjà joué des tours. J’espère que ce ne sera pas notre péché mignon de la saison, mais j’ai peur que ce soit récurrent, malheureusement. Il faut vraiment que nous arrivions à mieux gérer les temps faibles. On s’effondre en attaque comme en défense. Une victoire en trompe l’œil ? Je ne pense pas, il ne faut pas minimiser ce que nous avons fait. Cette équipe a perdu presque tous ses matchs de moins de dix points à chaque fois. Toute équipe jeune a besoin de gagner du temps, donc de gagner des matchs, quel que soit le scénario. Cette équipe va être bonne un peu plus tard. »
Ricky Tarrant (meneur du PB86) : « Je suis content que nous ayons gagné ce match pour les fans et les gars de l’équipe. On a travaillé dur et on a fait le job. Dans le troisième quart, on était absents, on n’a pas mis de rythme en défense. Après, dans le quatrième quart, on joué en équipe. On doit apprendre de ces matchs et ne pas jouer simplement vingt-cinq minutes. Ça doit nous servir de leçon. Ma performance ? C’est mon meilleur total de rebonds, oui (rires) ! »
Alexandre Casimiri (entraîneur de Charleville) : « On n’a aucun mental. On revient au score, puis on s’effondre encore une fois. Ce sont les gamins qui tiennent la baraque et jouent juste. Les cadres n’ont pas été présents. Il y a un gros souci mental. On perd le combat dès la première mi-temps. »