Deux ans après l’application de la réforme territoriale, le monde du sport s’est enfin adapté au redécoupage des régions. Entre nouvelles ligues et nouveaux championnats, les clubs, toutes disciplines confondues ou presque, doivent composer avec des formalités modifiées et des déplacements allongés.
Quoi de mieux, pour commencer la saison, qu’un déplacement de 600km aller-retour ? Jusqu’alors peu habitués aux longs trajets, les joueurs de l’équipe première du Saint-Benoît Tennis de table ont pris la mesure du redécoupage des régions en affrontant Gujan-Mestras, en Gironde, pour le compte de la deuxième journée de R1. « Six heures de route dans la journée, pour affronter une équipe incomplète, c’est frustrant, souligne Mathieu Geay, le président du club. Les licenciés étaient plutôt satisfaits de découvrir ce championnat néo-aquitain, avec son lot de nouveaux joueurs, mais le bilan est pour l’heure plus négatif que positif. » Car même si Saint-Benoît a eu « la chance » de recevoir les autres équipes girondines de sa poule, le club a dû payer des frais d’engagement bien plus élevés qu’à l’époque de Poitou-Charentes. « Cinq de nos équipes évoluent à l’échelon régional. Par le passé, nous déboursions environ 500€ en début de saison. Cette année, c’était quasiment le triple. »
A l’instar de la structure sanctobénédictine, nombreux sont les clubs de la Vienne, toutes disciplines confondues ou presque, à devoir s’adapter tant bien que mal au redécoupage. Pour les judokas poitevins, par exemple, les compétitions régionales se déroulent désormais au dojo de Lormont, en Gironde. « La fusion des ligues s’est faite trop vite, sans réelle réflexion, regrette Jérôme Bretaudeau, président du comité de la Vienne. Nous subissons le centralisme bordelais et l’hégémonie aquitaine, qui nous obligent à engager des frais supplémentaires pour les déplacements. »
Les arbitres aussi
Pour d’autres, l’année sportive 2017-2018 marque une transition. C’est notamment le cas des clubs de football, qui évoluent actuellement à l’un des quatre niveaux régionaux (R1 à R4). « En 2018, le quatrième échelon sera supprimé, précise Béatrice Mathieu, secrétaire générale du district de la Vienne. Cela veut dire que certains clubs seront contraints d’évoluer de jouer en départemental, même si leur niveau leur permettait de bien figurer en R4. Au jeu des montées et des descentes, la répartition géographique des équipes dans les poules risque de se complexifier. Les déplacements longs devraient être plus réguliers. » Les arbitres, quant à eux, sont impactés dès cette année, du fait de leur faible nombre. « Il n’est pas rare qu’un Poitevin « élite » aille arbitrer un match dans le sud de l’Aquitaine, même si la Ligue met tout en place pour qu’il y ait un roulement et que les arbitres ne soient pas contraints chaque week-end de parcourir 500km. »
L’heure du bilan viendra donc à la rentrée 2018. D’ici là, les dernières ligues picto-charentaises auront fusionné avec leurs voisines. La future Ligue néo-aquitaine de tennis, par exemple, tiendra son assemblée générale constituante le 16 décembre prochain. Pour Jean-Paul Saurois, « mieux vaut prendre un peu plus de temps pour faire les choses bien ». Le président du comité de tennis de la Vienne estime ainsi que « les disparités doivent être prises en compte et pas seulement effacées, pour que les clubs et les joueurs ne soient pas impactés de manière négative par la fusion ».